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Pippin Barr
Voilà un jeu d'aventure qu'il est bien ! J'adore ! Mais quoi ? Mais !
Comme vous pouvez l'observer sur la capture d'écran, ! présente un mode de narration original. Construit comme une bande dessinée, ses cases ne s'agencent pas dans le temps, mais dans l'espace. Chacune représente donc un lieu différent que vous pouvez visiter et dans lequel vous pouvez interagir à loisir.
Il est rare que dans un jeu d'aventure, les lieux soient tous disponibles immédiatement (du moins passé la longue, mais amusante séquence d'introduction). Cet aspect, qui pourrait apparaître mineur, a pourtant une conséquence majeure : Pour avancer dans cette enquête ce n'est pas de nouveaux lieux qu'il faudra débloquer, mais uniquement de nouveaux interlocuteurs! Les caresser dans le sens du poil, répondre à leurs attente, résoudre leurs problèmes, pour enfin se les mettre dans la poche, en ce sens, ce jeu peut présenter quelques similitudes avec Enemy of the solid state!
Quelques seulement, car ! est bel et bien un jeu d'aventure, et non pas un récit interactif, il y faudra résoudre notamment des énigmes tordues, dignes d'un Day of the Tentacle, soutenir des joutes verbales, dignes d'un Monkey Island, y rencontrer des personnages absurdes, dignes d'un Sam et Max, tels que ce MC, commissaire de police et joueur de golf. Dois-je préciser que ! adopte le graphisme rétro de ses ancêtres?
Permettez-moi de spoiler, ou fermez les yeux très fort : Notre héros a pour mission de déjouer le complot de l'odieux Comte de Can't qui consiste à subtiliser un point d'exclamation pour l'ajouter en conclusion de son rire démoniaque. Cet héros, lui, est un robot, faute d'autre agents disponible, et devra apprendre au cours de sa quête la complexité des relations humaines, car comme le dit si bien son supérieur : « he's a machine of fact, not of tact ».
Il serait facile d'en conclure que l'humour de ! repose sur l'absurde, mais ! nous surprend, et son absurde s'efface derrière son éloquence, ses jeux de mots simples et désuets, et qui pourtant nous font sourire (« I like to sit under a tree, or three »), et sa philosophie à la petite semaine que ses trouvailles (une glace parfum vendredi) aident à passer plus vite.
Pour sa verve alambic, ses graphismes épurés quasi-quadrichromiques, son utilisation originale de l'espace inter-iconique, et son ensemble, disons-le, comique, ce jeu porte admirablement bien son nom, et suscitera je l'espère chez vous la surprise, d'où point l'exclamation.
Et voilà les résultats de l'Experimental Gameplay Project du mois de Mars.
Thème : 10 secondes.
Comme d'habitude, je vais vous faire part de mon préféré.
Je tiens d'ailleurs à préciser que, comme vous avez pu le constater, et comme vous le constaterez, mon rythme de publication sur ce blog risque de fortement diminuer ces prochains temps pour cause de vie irl.
Je suis parvenu à garder un rythme de publication presque quotidien pendant trois mois, et c'est beaucoup plus que ce à quoi je m'attendais au départ. L'Oujevipo va donc, en même temps que moi, traverser une période de transition, et nous verrons bien ce qui l'attendra à la fin de celle-ci.
En attendant : Blind.
The Cat and the Coup (Windows, Mac, Steam)
Peter Brinson, Kuroj Valanejad
Pendant que les hommes s'agitent, se battent, se succèdent pour bâtir ce qui devient aussitôt leur Histoire, les chats regardent. Ils regardent avec un œil tantôt amusé, tantôt sceptique, mais toujours emprunt d'une certaine sagesse.
Certains chats, les moins bien lotis, passent leur vie à contempler les genoux d'une mémère, d'autres ont la chance d'assister à des évènements majeurs qui marquent à jamais l'Histoire d'un pays.
C'est le cas de celui qui nous concerne : Un chat persan, un chat d'Iran, celui de Mohammad Mossadegh, premier ministre iranien de 51 à 53. Dans ce somptueux jeu documentaire, le chat est à la fois avatar du joueur et narrateur muet, il nous emmène dans le passé pour retracer l'histoire politique de son maître et une fraction de celle de son pays.
Armel
Quand lire un article sur un jeu est un jeu. Sympa.
Pierrec
merci!