Lorie and the Blind Quest (Windows, Mac, Linux)
Davyn Karan
De Blind à A Blind Legend, les jeux vidéo représentant la cécité reposent généralement sur l’audio : à défaut d’yeux, on se guide à l’oreille. C’est oublier que le toucher est lui aussi un sens couramment utilisé comme substitut de la vue par les malvoyants, ne serait-ce que pour lire le braille. Lorie and the Blind Quest ne l’oublie pas, mais il en oublie son politiquement correct.
Réalisé pour la Make Something Horrible jam 2015 de Canard PC, Lorie and the Blind Quest en a décroché la médaille d’or. Doit-on en conclure que c’est le meilleur des 41 jeux en lice ou le plus horrible ? Eh bien peut-être un peu des deux. Lorie and the Blind Quest est horrible, dans le sens d’un humour noir qu’on pourrait trouver de mauvais goût. Non seulement y incarnons-nous une petite fille aveugle (soit), mais comble de malchance, celle-ci est née dans une famille de gros bourrins faisant peu de cas de sa condition et la traitant comme leur bonniche. Et encore…s’il ne s’agissait que de vider les poubelles…mais les tâches attribuées à Lorie sont plutôt d’aller chercher le petit frère oublié dans le garage avec le moteur du 4×4 allumé.
Le gameplay de Lorie’s Quest cependant est aussi brillant que son humour est sombre. Jeu « à l’aveugle », il s’agira comme on l’a déjà expérimenté avec Blind de se guider aux sons dans un environnement 3D, mais aussi cette fois au toucher. La main tendue en avant, Lorie est capable de visualiser son environnement direct, ce qui est matérialisé dans le jeu par une vision à 1m. Pour accomplir notre dizaine de missions, il nous faudra donc longer les murs, longtemps, péniblement, et on regrettera que nos parents aient préféré le pavillon de banlieue à l’appartement de centre-ville. ?
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