Cities of Day and Night (Windows, Mac)
Stephen Lavelle (Increpare)

 

Avant toute chose, deux conseils :

-N’essayez même pas Cities of Day and Night si vous n’avez pas une heure devant vous.

-Essayez absolument Cities of Day and Night si vous avez une heure devant vous.

 

Cities of Day and Night est encore un jeu de L’Experimental Gameplay Project du mois de Novembre, cette fois créé par le génial Stephen Lavelle, qui, après plus d’une centaine de jeux, arrive encore à nous surprendre.

 

Se plonger dans l’atmosphère surréaliste et embrumée de Cities of Day and Night est une expérience unique. Et cette première impression, ce sentiment de perte, d’incompréhension, de désœuvrement, est peut-être la meilleure. Elle renvoie à des angoisses primales : celle du nourrisson né dans un monde dont il ne possède aucune clé.

Aussi, je suggère aux plus curieux de se lancer immédiatement dans l’aventure.

Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, vous pouvez toujours lire la suite.

 

 

Jeu en 3D à la première personne, situé dans un monde sombre et angoissant, Cities of Day and Night est une énigme, elle-même divisée en huit énigmes.

Imaginez une question existentielle dont vous n’avez pas la réponse. Imaginez maintenant que vous n’avez pas non plus la question. Voilà, vous y êtes, dans les villes du jour et de la nuit.

 

On peut s’interroger sur ce titre : villes? Une ville ne nécessite-telle pas des habitations? Des activités? Des gens…? Ici, il n’y a rien, quelques collines diurnes, quatre soleils et un batiment central garant du jour et de la nuit.

Et pourquoi le pluriel ? N’est-ce pas le même lieu le jour et la nuit? Il est vrai que la topographie change radicalement, est-ce que, plutôt que dans le temps, la plateforme central ne nous transporterait-elle pas dans l’espace?

 

Une énigme je vous dit!

 

Après quelques minutes d’égarement, une vérité semble s’imposer : Il faut marcher vers le soleil. On en choisit un, n’importe lequel, et on se ramasse lamentablement. C’est le mythe d’Icare qui nous est donné à revivre quatre fois consécutives, quatre fois, on se brûlera les ailes.

 

Mais c’est sous-estimer Cities of Day and Night que d’y lire ce mythe seul. Au fur et à mesure que les énigmes (pourtant simples, quand on comprend enfin la question) se résolvent, transparaissent de nouveaux mythes : Celui d’Orphée aux enfers, celui du Labyrinthe, et du fil d’Ariane, celui de Sysiphe, et de son éternel supplice, et pourquoi pas celui d’Hercule, et de ses travaux, réduits au nombre de huit.

 

Tout ça n’est évidemment qu’interprétation…mais qu’est ce-qu’il nous reste d’autre ? La votre sera sans doute différente, et je serais ravi de l’entendre.

L’essentiel, n’est pas de comprendre, mais d’arriver au bout de ce puzzle, que vous allez apprendre à détester tant il semblera vous narguer.

 

Inutile de chercher de réponses sur Internet, elles n’existe pas. L’effort engagé pour résoudre chacune de ces énigmes ne donne pas envie aux victorieux de divulguer le secret. Cities of Day and Night a tout ce qu’il faut pour créer une nouvelle religion, une secte de ceux qui en ont vu le bout, et dans laquelle je ne serais pas admis tant que je n’aurais pas résolu cette foutue dernière énigme (Mais j’y arriverais!).

 

Un indice cependant, le plus précieux que vous pourrez trouver : Rien n’est laissé au hasard.