Mother Robot (Browser)
Increpare

 

Lors des compétitions Ludum Dare, la première place est évidemment la plus convoitée. Mais à l’Oujevipo, il y a un autre titre qui nous intéresse particulièrement : La médaille d’or de la catégorie Innovation. Elle revient cette fois-ci à Increpare, pour son jeu « Mother Robot ».

 

Inutile de faire durer le suspense : Cette récompense est amplement méritée.

 

Mother Robot est l’illustration parfaite de comment un gameplay nouveau peut faire naître des émotions nouvelles, la preuve d’un langage de l’interaction, dégagé du contexte.

 

 

Regardons-le ce contexte. Le scénario ? Quatre petits robots doivent parcourir des tunnels sombres pour rendre visite à leur maman. Une histoire sommaire, sans réelle narration, et qui pour tout dire ne se dévoile que dans l’écran final.

Les graphismes ? Sombres, minimalistes, efficace, sans la moindre once d’émotion. Du Increpare tout craché.

Il n’y aurait guère qu’à la musique qu’on pourrait imputer un semblant émotionnel : Un rythme électronique aventurier auquel succède par moment quelques plages sonores mélancoliques. Mais pour vérifier cette démonstration, il suffit de couper le son.

 

Avec si peu de contexte, comment se fait-il que Mother Robot arrive à dégager ce sentiment de solidarité, cet amour fraternel qui lie ses robots ? Eh bien par son gameplay.

Les robots sont liés par les faisceaux de lumière qu’ils dégagent. Ils ne s’illumineront qu’une fois ce contact établi, et ne peuvent survivre que dans le rayonnement des autres.

En plus d’être une belle métaphore, Mother Robot donne à vivre cette dépendance fraternelle, cette union nécessaire pour avancer. Un robot perdu de vue signera la mort de tous les autres.

 

Il est amusant que des robots soient justement les héros de ce jeu vidéo, tas de ferraille généralement sans cœur. Ce n’est pas la première fois que les robots se voient donner des sentiments, il semble au contraire que le robot émotif soit un thème assez prisé dans le jeu indépendant, en témoignent entre autres Gateway ou Machinarium.

 

Le robot émotif ne serait-il pas lui-même une métaphore du jeu-vidéo ? Une série de lignes de commandes, de 0 et de 1, un amas informatique à priori sans âme, qui pourtant peut dégager des émotions ?