muse sextonMuses Sexton (Windows, Mac)
Deconstructeam

 

Il y a quelque temps, j’ai écris pour A Maze Magazine un article sur la mort des petits jeux indépendants. Pas l’Indieapocalypse, mais la mort par accident, par abandon, la mort de vieillesse. Quand un jeu, pour une raison ou une autre, n’est plus téléchargeable nulle part et n’existe alors plus que dans la mémoire de ses parfois rares joueurs. Pour 20 de ces jeux disparus, j’ai écrit des épitaphes, et vous pouvez les retrouver en ligne et en anglais par ici.

Pourquoi je vous parle de ça ? Pour faire mon odieuse autopromotion bien sûr, mais aussi parce que malgré la tristesse du sujet, j’ai pris un étrange plaisir à rédiger ces mots funèbres, et que cette tristesse comme ce plaisir je les ai retrouvés dans Muses Sexton.

 

Dans Muses Sexton, nous incarnons un fossoyeur dans ce qui semble être une ville fantôme de western. Creusant des tombes dans la neige, nous y placerons un par un les cercueils de notre carriole et rédigerons les épitaphes de ces trois disparus.

Connaissions-nous les décédés ? Étaient-ils des proches ou des étrangers ? Avons-nous assisté à leur mort ? Y avons-nous participé ? Ce sera à nous de décider en choisissant avec soin l’emplacement de notre sépulture et en s’inspirant du décor environnant pour écrire les mots par lesquels on se souviendra d’eux. C’est une immense responsabilité, mais, encore une fois, la ville semble déserte, et ces mots dont nous sommes l’auteur nous en serons probablement aussi le seul lecteur. Traînant notre carriole, enfonçant notre pelle dans le sol glacé, épaulant les cercueils, nous nous prenons alors à songer à la notre, d’épitaphe, croisant les doigts pour qu’il y ait quelque pour la lire, pour se souvenir. Et qui sait, peut-être serons-nous exaucés.