zenZEN and the art of transhumanism (Windows)
Deconstructeam

 

La poterie, dit-on, a des vertus relaxantes. Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que dans le futur, elle permettra aussi d’augmenter notre charisme, notre force physique, de nous débarrasser de toute ambition ou encore de nous aider à affronter la mort. Adieu Homo Sapiens, place à l’Homo Argillaceus.

 

Dans un univers cyberpunk, des clients se succèdent à notre échoppe et nous exposent leurs problèmes pour que nous leur bricolions un remède. Tout ceci a quelque chose de familier et c’est bien normal puisque cette phrase pourrait aussi bien décrire le Limbs Repair Station de Rezoner. Ici, les implants ont remplacé les prothèses, mais plus important : le travail manuel a remplacé le savoir théorique. Dans ZEN, on met la main à la pâte, ou plutôt à l’argile. On prend son temps. On choisit ses outils avec soin. On s’applique. Quelque chose d’assez nouveau finalement dans ce genre de jeu de guichet initié par Papers, Please. Nous ne sommes pas un employé, mais un artisan et nous ne cherchons pas tant à satisfaire une clientèle qu’à créer de beaux objets.

 

Mais modelant l’argile, nous modelons aussi les hommes. Pour chaque client, ZEN nous laisse choisir parmi une dizaine de modèles, et astucieusement, ce choix est toujours loin d’être évident. Cet homme se plaint d’une vie sexuelle inexistante, allons-nous augmenter son sex-appeal ou abaisser sa libido ? Cet autre aimerait percer dans le milieu du jeu vidéo indépendant, allons-nous développer sa créativité ou étouffer son ambition ? ZEN nous interroge au fond sur la notion de bonheur. Qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux ? La disparition de nos besoins ou leur satisfaction ? Peuvent-ils seulement être satisfaits ? À chacun sa réponse, mais ZEN livrera finalement la sienne. Le transhumanisme et un déshumanisme.