There is a Picture

There is a Picture (Windows)
MortisGhost, Exaheva et musique de Alias Conrad Coldwood

Cher There is a Picture,

Je t’écris cette lettre car je viens de te jouer du début à la fin, et que je ne peux continuer sans te dire à quel point tu m’as troublé.

 

Dès le premier regard, tu as piqué au vif ma curiosité. Il faut dire que tu étais le fruit de l’union de MortisGhost et Exaheva, deux individus que j’apprécie, mais aussi deux développeurs et conteurs de génie, qui s’acharnent depuis des années à ciseler leurs bijoux sur RPG Maker, l’établi le plus ingrat qu’il soit. Mais ce n’était pas tout : tout dans ton screeshot respirait l’intelligence, sans même parler du fan-art et de la fausse box cover qui t’accompagnait.

 

Je me devais alors de t’essayer. Mais tu ne t’es pas laissé faire, non, tu n’es pas un de ceux qui se lancent en un clic dans un onglet du navigateur : il m’a fallu te télécharger, créer un petit dossier sur mon bureau pour t’y extraire en douceur et installer sur mon ordinateur la police de caractère fournie comme tu me l’a demandé pour enfin pouvoir te jouer. Après tant t’être fait désiré, tu n’avais pas intérêt à me décevoir There is a Picture, mais tu as fait mieux que ça : tu m’as surpris, plusieurs fois.

 

 

Dès ton lancement, mes yeux se sont écarquillés et mon cœur s’est mis à battre la chamade. C’est dans cet état que tu m’a traîné tout du long, pour finalement me redéposer en douceur dans ma réalité, et je t’en sais gré. Je ne saurais pas où te classer. De par tes origines, tu est incontestablement un RPG, mais en ton sein les genres se mélangent au point où je me suis plusieurs fois demandé si toi-même savait ce que tu faisais. Tu savais. C’est dont une histoire que tu m’a raconté, avec des morceaux de puzzle à l’intérieur. Pas de ces puzzle casse-tête qui mettent le cerveau à l’épreuve, non, un puzzle d’observation, d’exploration, d’éveil…à vrai dire je ne savais même pas que cela existait.

 

Tu es drôle, tu es profond, tu es surprenant, tu as des idées bizarres, une imagination complètement débridée…tu ressemble en fait à un être humain, avec toute sa richesse et sa complexité, mais à un être humain qui n’aurait jamais joué à un jeu vidéo, car tu semble te foutre comme de ton premier pixel de tout ce qui a été créé avant toi. Tu ne fais référence à rien, et rien ne fera sans doute jamais référence à toi, tu es seul, sur ta petite planète, insaisissable. Ha si…on peut lire dans tes commentaires sur le site de la Ludum Dare que tu ressemble à la série de jeux Mother, si chère à MortisGhost…il faut vraiment que je les essaye ceux-là.

 

Que ma lettre pourtant ne te monte pas à la tête : There is a Picture, tu n’est pas un jeu parfait, beaucoup pourraient ne pas saisir ton intérêt, et, ne t’en vexe pas je t’en prie, j’ai même décelé un petit bug en ton sein. Mais tu es typiquement le genre de jeu qui me rend amoureux, le genre de jeu qui me rappelle pourquoi j’écris sur l’Oujevipo, pourquoi je suis tellement attaché au médium dans lequel tu te vautres. J’aime ton vaisseau, j’aime tes objets, j’aime tes planètes, j’aime ton héros, j’aime tes musiques et bruitages étranges et si bien adaptées, j’aime ton intrigue et ta chute, j’aime tout chez toi si ce n’est peut-être l’écran sur lequel tu t’affiches qui me rappelle que tu n’est qu’un jeu vidéo, et que jamais tu ne liras cette lettre

 

Love.

 

Pierrec.

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5 Comments

  1. Doomed

    J’ai pas compris la fin du jeu… « There is a Picture » … Qu’est-ce qu’on est censé comprendre ?

  2. Elle fait référence à la première phrase prononcée du jeu qui est, si je ne me trompe pas « There is a Picture », une photographie du fils du créateur de planète, décédé lors d’un précédente tentative infructueuse. Après, ce qu’il faut y comprendre exactement, j’imagine que c’est à chacun de juger.

  3. Celui qui

    Doomed, dur de te répondre sans risque de gâter le plaisir de ceux qui n’ont pas encore joué mais après tout ils n’auront qu’à ne [b]PAS LIRE[/b].

    Si tu passes encore par ici et que l’avis d’un inconnu t’intéresse…

    Cette fin, je l’ai comprise comme un genre d’hommage au fils, la quête achevée par le joueur était sûrement un projet partagé. En cela, c’est une fin particulièrement triste. Le type est tout seul sur sa planète. Son univers est un univers où son fils est mort. Il a certes réalisé son rêve mais il l’a fait seul et à présent il n’a plus aucune raison de vivre.
    (un peu à la [i]Là-Haut[/i], vous savez, le film d’animation)

    Maintenant, M.Admin a raison, ça reste très libre d’interprétation mais ta question me titillait.

    Exa fait souvent des trucs tristes mais comme c’est en même temps touchant, naïf et particulièrement rigolo, ça va.

    Big up, exa (et ton pote Mortis qui gère aussi, et puis Alias aussi, tant qu’on y est).

  4. J’ai beaucoup aimé le jeu… et j’ai aussi beaucoup aimé la lettre !

    Bipbipbipdilililioooou.

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