Thanks Tanks (Browser)
Isaac Williams

 

Si je vous parles d’un jeu vidéo contenant Tanks, Tourelles, Bases, Lance-flamme, Explosions…

Et que je vous demande le sentiment qui vous vient à l’esprit, vous me répondrez : Stress (Allez, déconnez pas, répondez stress). Un jeu de défense angoissant avec des engins destructeurs débarquant par vagues successives, ou un jeu de stratégie guerrière dans lequel vous n’avez aucune chance si vous n’êtes pas capables de dactylographier les raccourcis claviers.

 

Eh bien je vais vous surprendre (du moins je l’aurais fait si je n’avais pour l’introduction chaussé mes gros sabots de G.I) : Thanks Tanks est un jeu calme, détendant, relaxant…avec des tanks.

 

 

Comment est-ce possible? Difficile à dire. Le jeu en lui même ne ressemble à rien d’autre connu. Il emprunte les upgrades au jeu de défense, les mouvements de troupes au wargame, le scrolling horizontal au jeu de plateforme et même, pourrait-on dire, sa musique aux puzzles.

On peut imaginer quel épique think tank il fallut pour donner jour à Thanks Tanks.

 

A la limite, on pourrait comparer Thanks Tanks à une course au drapeau…vous savez ce jeu qu’on ne joue que dans les comics strips du dimanche aux états unis et qui consiste à ramener le drapeau du camp adverse dans son propre camp. Sauf que dans Thanks Tanks il s’agit juste d’atteindre la base adverse en détruisant tout sur son passage. Comparaison légère donc.

 

Dans Thanks Tanks, vous récoltez des pièces grâce à des fontaines, avec ces pièces, vous construisez des tanks, avec ces tanks, vous convertissez des bases et des fontaines ennemies et au passage, détruisez d’autres tanks, sur lesquels vous récupérerez les pièces, avec lesquelles vous construirez des tanks…

 

Vos tanks sont autonomes, vous n’avez qu’à leur indiquer le comportement à adopter, et ils feront leur petit bonhomme de chemin. Vous disposez de trois ordres : tenir position (| |) , attaquer (|>) jusqu’à ce que mort s’en suive et, le meilleur : Attaquer et battre en retraite lorsqu’ils sont blessés(O).

Je ne sais pas si vous vous rendez compte de l’exploit : Des troupes intelligentes qui s’entretiennent toutes seuls, il a fallu 50 ans d’histoire de jeu vidéo pour que cela existe enfin…

 

Et c’est pourquoi ce jeu est si reposant : Vous n’avez qu’à laisser faire, les combats s’organisent d’eux même, avec lenteur, ne vous apportant pas d’excitation guerrière mais de micro-poussées d’adrénalines, comme autant de grilles de rapido que vous n’auriez pas payé.

 

Par la suite, vous customeriserez vos tanks, un par un. Leur ajoutant de la vitesse, de l’allonge, de la résistance, de la puissance de tir…

Cette customisation créé un lien fort entre vos tanks et vous, vous vous surprendrez à leur donner intérieurement des petits noms (bon, plus « le rapide » que « flèche d’argent », « le bourrin » plutôt que « l’anéantisseur de mondes »…mais des noms quand même). Jamais un chef de guerre n’avait été si proche de ses troupes.

 

Deux mots sur le design : simple et Funky. Une bichromie s’impose à l’écran habillée de graphismes lisses, aux limites de la silhouette. J’y trouve un petit goût de We the Giants. Y’en a. Un peu de ImmorTall. Y’en a aussi.

 

Les bases prennent des airs d’enceintes design, les tanks de magnétophones, le tout pour vous passer ces petites musiques douces de Robert D. Jordan qui vous donneront le rythme à adopter.

 

Dans l’ensemble, je jeu est d’une relative facilité. Il faudra juste s’armer parfois de patience (et de tanks aussi bien sûr), mais passé un certain cap dans chaque scénario, Thanks tanks ne nécessite plus votre pleine attention.

 

Prenez alors le temps : Faites chauffer l’eau pour le thé, roulez une cigarette, faites vous les ongles une patte sur la table basse. Laissez faire.

 

Il n’y a de toute façons pas de mode pause.