Darkfate (Windows)
Kevin Soulas

 

Darkfate, du français Kevin Soulas, emprunte à Small Worlds son gameplay et ses graphismes, à savoir un personnage de trois pixels de haut, marchant et sautant dans un magnifique univers tout aussi pixelisé.

Ce n’est pas la manière la plus flatteuse de commencer un article, mais je préférais l’indiquer avant qu’on ne le fasse remarquer. Et puis je sais que certains d’entre vous ont beaucoup apprécié Small Worlds, cet argument leur donnera alors peut-être envie de s’essayer à celui-ci.

 

C’est à cette ressemblance flagrante que s’arrête la comparaison. Car Darkfate offre au joueur une expérience totalement différente. Plutôt que d’un jeu d’exploration, c’est un d’un récit interactif (en français) dont il s’agit.

 

 

Le personnage principal, vous-même, se réveille dans une lande gelée, nu, et amnésique. Il tentera donc de trouver de l’aide, de recouvrer la mémoire, puis, plus tard, de sauver le monde (si, si!)

 

La seule interaction du jeu est le déplacement de ce personnage, et le récit, sous la forme d’un journal de bord, accompagnera votre chemin.

 

Graphisme et textuel, s’articulent donc à merveille autour d’un scénario de science-fiction très étudié (on pourra d’ailleurs obtenir davantage d’explications sur le site de l’auteur), mais je me plais à imaginer ces deux aspects séparément, et je suis certain que Darkfate sans son récit deviendrait un superbe jeu d’exploration (à la Small Worlds) et que le récit sans l’image deviendrait une courte nouvelle également digne intérêt.

Enfin, la musique…pour tout dire, je ne l’avais même pas remarquée en jouant la première fois, il m’a fallu relancer le jeu lors de la rédaction pour réaliser qu’elle existait bel et bien. Suis-je ingrat face au travail de composition de l’auteur? Je ne pense pas.

L’objectif d’une musique d’ambiance est, comme son nom l’indique, d’instaurer une ambiance. Si elle parvient à nous plonger si profondément dans l’ambiance qu’on en arrive à l’oublier, je crois que ses objectifs sont clairement remplis.

 

Ce sont donc plusieurs œuvres d’arts fondues en une seule, mais ce pourrait être là la définition même du jeu vidéo. (Je l’aurais pas déjà faite celle là?)

 

Bien qu’il s’agisse d’un récit linéaire, Darkfate, ne vous empêchera pas d’explorer l’univers et de prendre des chemins détournés, même s’il vous faudra par la suite bien souvent revenir sur vos pas.

Un regret peut-être : celui que les surfaces sur lesquelles ont peut marcher se confondent parfois avec les surfaces purement « décoratives » mais cela ne m’a poser problème qu’une seule fois.

 

Bref, il est très facile de se prendre à l’ambiance sombre de Darkfate, et à la fin de chaque chapitre, je craignais d’arriver à la fin, et suppliait pour en avoir un peu plus. Supplications auxquelles le jeu a répondu systématiquement. Pour vous éviter cette angoisse : Sachez qu’il existe 10 chapitres, et que vous en aurez pour une bonne trentaine de minutes de jeu.

Attention à ne pas quitter le jeu quand l’écran devient noir : ce n’est pas encore terminé.

 

Quand le jeu sera terminé, je vous suggère d’aller jeter un œil sur le site où vous trouverez explications, décors dans leur intégralité ainsi que des réflexions autour du scénario du jeu.

 

Enfin, pour prolonger la noirceur de Darkfate et vous plonger véritablement dans la déprime : Sachez que Kevin Soulas est également l’auteur d’une dizaine d’autres jeux de qualité, qu’il est aussi compositeur…et qu’il a tout juste vingt ans…