Flux (Windows)
Four Tall Guys + 2
Le plus vieux jeu du monde, ce n’est pas le Backgammon, le Senet ou le Royal d’Ur, non, c’est beaucoup plus probablement le transvasement, dans le sens où il très certainement le premier jeu joué par le premier bébé. Prendre le contenu d’un récipient (eau, sable, graines…), et le verser dans un autre en tentant d’en mettre le moins possible à côté. Voilà une activité à laquelle on s’est tous prêté tôt dans notre vie. Qu’y trouvions-nous de si amusant, de si gratifiant ? Difficile à dire, les bébés n’écrivant que très rarement des traités de game design. Flux, cependant, pourrait bien apporter quelques éléments de réponse.
L’eau, le sable, les graines…nous nous sommes lassé de leurs transvasements, et nous ne nous prêtons plus à cette activité que par nécessité. C’est que leurs propriétés ne nous sont plus inconnues. Sans être devenus experts en mécanique des fluides, nous sommes capables de prévoir leur comportement physique avec assez d’exactitude pour les verser sans difficulté du bol vers la coupelle puis de la coupelle vers le bol. Pour nous intéresser de nouveau au jeu des transvasements, il nous faut manipuler quelque chose de nouveau, d’inconnu, pourquoi des petites méduses lumineuses ?
Dans Flux, il s’agit moins de manipuler des fluides que de…flux, mais l’effet est le même, et on reste hypnotisé devant notre propre aptitude à transvaser les méduses d’un réseau de points vers un autre. On comprend dans les grandes lignes comment ça marche, mais des détails nous échappent, et il y aura toujours des méduses pour se perdre au cours de nos manipulations. Le temps d’une partie, nous serons à nouveau le bébé qui essaye de comprendre les grandes lois physiques avec son bol et sa coupelle.
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