Anglade Souls

Anglade Souls (Browser)
Gabrielle Barboteau

Pour certains, Jean-Hugues Anglade est le Marco de Nikita, pour d’autres, il est l’Eddy Caplan de Braquo, pour d’autre encore, il est ce héros qui a sauvé les passagers du train Thalys d’une attaque terroriste, pour d’autres enfin, plus clairvoyants, il est celui qui a réussi à s’ouvrir la main en tirant la sonnette d’alarme et a reproché au personnel restauration de la SNCF de ne pas l’avoir protégé de tirs de kalachnikov au péril de leurs vies. Pas de bol Jean-Hugues, c’est une de ces derniers qui a fait un jeu à ton nom.

Quel gameplay pourrait mieux s’adapter à l’héroïque Jean-Hugues Anglade que celui du punitif Dark Souls ? Pour des raisons budgétaires sans doute, la modélisation 3D, l’aspect multijoueur et même les combats ont été laissés de côté, mais le cœur de l’expérience Dark Souls est toujours là, à savoir un die & retry sans pitié. Dans Anglade Souls, vous allez mourir, oh oui vous allez mourir, avec le courage, le panache et l’adresse propre à Jean-Hugues Anglade, mais vous allez rire aussi, car si le comique de répétition d’Anglade Souls aurait pu s’avérer lassant, la qualité de son écriture et sa façon de nous prendre par surprise à chaque nouvelle mort le sauve de cet écueil.

Est-il de bon goût de se moquer de ce qui a certainement été une expérience traumatisante pour l’acteur et sa famille, ainsi que de mettre en scène sa mort à tant de reprises ? Sans doute pas. Est-ce qu’en courant de magazine en magazine pour raconter sa version (fictionnelle?) des faits, ravissant la place de héros aux militaires américains qui ont maîtrisé le terroriste et jetant l’opprobre sur des employés SNCF tout aussi traumatisés Jean-Hugues Anglade ne l’aurait pas un peu cherché ? Sans doute aussi.