Bernband

bernba,dBernband (Windows, Mac, Linux)
Tom van den Boogaart

 

Bernband, c’est avant tout des mains. Deux mains à quatre doigts, aux pixels mal dégrossis. Deux grosses mains grisâtres qui s’agitent devant nos yeux, occupant une grosse partie de l’écran. Deux mains qui pourtant ne nous serviront jamais à rien. Dans Bernband, ce qui compte, c’est les pieds, les oreilles et les yeux.

 

Pas d’ennemi à combattre, pas de levier à actionner, personne à qui parler : Bernband est un jeu d’exploration au sens strict du terme : il n’y a rien d’autre à faire que de marcher. La proposition n’est pas nouvelle, mais quand beaucoup de jeux d’exploration s’attachent à nous faire découvrir la beauté d’une nature procédurale, d’un désert mystique, Bernband nous lâche dans une ruche extra-terrestre, gigantesque complexe urbain où l’on vit, où l’on travaille, où l’on mange, où l’on danse, où l’on rêve en regardant par la baie vitrée.

 

Il y a tellement à voir, tellement à entendre. Ce monde qui nous est inconnu n’est pourtant pas si loin du nôtre, et on y reconnaîtra sans difficulté un bar, des toilettes, une salle de classe, un aquarium…Il n’y a rien à faire, d’accord, mais on ne s’ennuie pas une seule seconde, et on ne cesse de se demander jusqu’où ce monde peut s’étendre. À un moment, on croira s’être perdu, être revenu sur nos pas, et voilà que l’ascenseur qui nous avait menés plus tôt à une cantina digne de celle de Mos Eisley nous conduit à un tout autre étage. Était-ce bien le même ascenseur ? Avons-nous perdu notre sens de l’orientation ou le jeu se joue-t-il de nous ? Peu importe : voici un tout nouvel étage à découvrir, voici une autoroute à traverse, voici à un récital à écouter. L’exploration semble ne jamais s’arrêter et jamais nous n’éprouvons le besoin de tourner les talons.

 

Dans ce labyrinthe de couloirs et d’ascenseurs, on finit par se demander comment font les résidents pour regagner le soir leurs appartements. Mais peut-être après tout qu’ils ne résident pas, peut-être qu’ils sont comme nous juste de passage, et qu’eux aussi, ils ne savent pas vraiment quoi faire de leurs mains.

 

Via Venus Patrol

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1 Comment

  1. Ce jeu m’a vraiment marqué… j’y repense encore…
    Une suite ne serait pas une bête idée!

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