Comfy Coffin

Comfy Coffin (Browser [Unity])
Zenuel

 

Demandez à n’importe qui de quoi le cœur est le symbole et il vous répondra invariablement « l’amour ». Il n’y a bien que le gamer pour être en désaccord sur ce point et répondre plutôt « une vie ». Comfy Coffin vient remettre les choses en place : les cœurs, c’est de l’amour. Des vies, on n’en a plus vraiment besoin puisqu’on est déjà mort.

 

Tout commence dans le cercueil où vient nous visiter un fantôme félin et facétieux. Celui-ci a un cadeau pour nous : de l’amour. Nous voilà bien embêté : il va falloir sortir maintenant, car c’est une des pires perversions qui soient que de garder tout son amour par devers soi.

 

Alors on explore la ville, on rencontre d’étranges personnages (toutes proportions gardées, car après tout, nous incarnons un squelette), et on pourra, si l’envie nous vient, leur donner un peu d’amour qu’ils nous rendront ou non. Notre amour cependant est limité, et sans cœur, il nous faudra rentrer au cimetière, car si vivre sans amour est déjà triste, c’est encore pire quand on est mort-vivant. Est-ce que cela voudra dire qu’on a perdu ? Pas forcément : aimer, c’est savoir donner sans recevoir. Il semble tout de même qu’une autre fin soit possible. Tout cet amour se changera-t’il en vie ? Est-ce que l’amour, c’est la vie ? Ou le contraire ? Est-ce que tout le monde finalement ne serait pas d’accord sur la symbolique du cœur ?

 

Comfy Coffin est loin d’être parfait, il est même très maladroit sur certains points (on se demande bien l’utilité d’employer clavier ET souris pour un gameplay si simple) mais son idée de base est séduisante, et m’évoque cette superbe deuxième scène de Always Sometimes Monster où on ne peut trinquer qu’avec un seul de nos amis. Les décisions les plus insignifiantes et triviales sont parfois les plus difficiles et poignantes en jeu vidéo. Et peut-être bien qu’il en va de même en amour comme en amitié.