bullybullyclassroomBullyBully Classroom (Browser)
My Sweet Whomp (Kokonaught, Paulloz)

 

Malgré mon amour pour les petits jeux expérimentaux et les gameplays novateurs, il est un genre très codifié que j’aime par dessus tout : le jeu tactique au tour par tour. Ce qui me désole cependant, c’est que de Xcom à Jagged Alliance, de Shining Force à Massice Chalice, de The Banner Saga à Overland, il est toujours question d’y faire la guerre, de tuer ou d’être tuer. Et ça, moi, ça me plaît tout de suite un peu moins. Je rêve d’un jeu tactique au tour par tour qui traiterait d’un autre type de conflit n’impliquant pas la violence, voire, pourquoi pas, d’aucun conflit du tout. Même s’il est encore loin de remplir cet objectif, BullyBully Classroom est peut-être celui qui s’en approche le plus.

 

Prenons d’abord un moment pour saluer l’exploit qu’est de réaliser un jeu tactique au tour par tour en 72h. Voilà, c’est fait. Regardons maintenant de plus près les mécaniques de BullyBully Classroom. Inspiré des tactical RPG japonais, BullyBully Classroom présente des actions auxquelles nous sommes habitués : se déplacer sur la grille, attaquer au corps à corps, à distance, et soigner. Mais il vient en ajouter deux autres: provoquer, qui n’a d’autre intérêt que de renforcer le réalisme de cette ambiance de cour de récré, et surtout, parler. Oh, on a déjà eu l’occasion de parler dans les tactical RPGs, dans Fire Emblem par exemple, où cette action peut apporter des bonus de combat ou de nouvelles recrues, mais BullyBully Classroom pousse l’idée plus loin en en faisant un élément de gameplay au moins aussi important que le combat : tout, dans BullyBully Classroom, peut se résoudre par le dialogue. Il suffit pour cela d’être disposé à prendre quelques coups, mais rien n’empêche bien sûr de préférer les rendre, voire de donner le premier.

 

BullyBully Classroom est loin d’être parfait (quelques bugs, des baisses de rythme, des IA pas très reluisantes…), 72h, rappelons-le. Mais cela ne l’empêche pas de bousculer gentiment des codes qu’on aurait fini par croire immuables. Une idée simple, peut-être même évidente, mais qui a le mérite d’avoir été réalisée. Maintenant, j’attends la suite !