The screeningThe Screening (Browser [Unity])
Daniele Giardini, Gaetano Leonardi & Luigi di Guida

 

Les tactical RPG se séparent généralement en deux phases : la phase de combat bien sûr, qui fait appel à notre sens tactique, et la phase de préparation qui la précède, consistant à équiper nos soldats, à choisir lesquels partiront en mission, et relevant plutôt de la gestion et de la stratégie à long terme. Dans certains jeux (Xcom pour n’en citer qu’un), cette phase est si bien exécutée qu’on la préférerait presque à l’autre, et qu’on en viendrait à rêver à un jeu qui ne conserverait qu’elle. The Screening, c’est un peu ça, avec quelque chose en plus.

 

StormAlligator avait déjà fait une tentative de ce genre avec Crime in the City, nous proposant de diriger une association de malfaiteurs depuis la tranquillité de notre QG. Gestion d’équipe, de skills, de trésorerie : toutes les bases y étaient. Réalisé lui aussi en 72h, The Screening reprend ce principe en y ajoutant deux importants détails :

-Nous n’avons initialement pas la moindre idée des compétences de nos recrues.

-Toutes les missions sont des missions suicide.

 

Pour en savoir plus sur nos recrues et savoir lesquelles envoyer à chaque mission, il nous faudra exécuter de nombreux tests. Plus nous en ferons, plus nos choix pourront être sages, mais plus elles en subiront, plus nos recrues perdront en moral, diminuant leur chance de réussir une mission. Enfin, pour chaque recrue morte au combat, une autre, inconnue, viendra la remplacer, pourvu que la mission ait été réussie.

 

La situation causée par cet ensemble de règles est très paradoxale : nous disposerons très vite d’un côté de recrues compétentes au moral désastreux, et de l’autre de bleus au cœur léger. La seule solution pour avancer dans le jeu sera de ne jamais pousser les tests trop loin, et d’envoyer des recrues intermédiaires en croisant les doigts. Exit l’attachement aux personnages, ou les tanks envoyés à chaque mission : Le turnover que The Screening nous impose est aussi radical que ses choix de gameplay.

 

Le jeu est loin d’être parfait (en 72h, ce serait un comble!), mais il en a déjà assez dans le ventre pour prouver que cet étrange gameplay est viable. On me chuchote d’ailleurs à l’oreille que les développeurs prépareraient une version améliorée. Je suis tout impatient.