Moon Rabbit (Windows, Mac)
Mario von Rickenbach and Aaron Keeth
Comme le faisait remarquer Scott McCloud dans l’art invisible, il suffit de dessiner un œil à n’importe forme tracée sur papier pour la transformer immédiatement en visage. Moon Rabbit pousse le théorème plus loin : il suffit d’ajouter une bouche à n’importe quel ensemble de formes entremêlées pour le transformer immédiatement en bestiole.
Moon Rabbit n’est pas vraiment un jeu, ou alors un jeu d’éveil, comme on peut en trouver dans les livres pour enfant : « nomme l’animal ». Les dessins de Moon Rabbit cependant sont générés aléatoirement, et les animaux présentés n’existent que si vous le voulez bien.
À chaque nouvelle bestiole, la première réaction sera l’incrédulité : comment peut-on bien voir un animal là-dedans ? D’abord, invariablement, on cherchera la bouche, on y tendra une petite boule de nourriture, et c’est alors que la créature s’animera, mâchant, clignant les yeux, appréciant visiblement la friandise. Oh ! C’est une cigogne ! Ah ! Un éléphant ! Tiens…un lapin ! Mais il est bizarre quand même ce lapin, on a qu’à dire qu’il vient de la lune.
Malgré la quasi-absence d’interactivité, il y a quelque chose de très addictif dans Moon Rabbit. Difficile de quitter le jeu sans avoir nourri la surprenante bestiole en face de nous. Après tout, on a bien nourri toutes les autres, ce ne serait pas très juste. Mais il suffit de nourrir une créature pour en faire apparaître une nouvelle, et nous voilà coincés dans un cercle vertueux. Pas grave, nous ne sommes pas seuls : il nous reste une ménagerie infinie à découvrir.
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