Fotonica(Windows/Mac) Démo (Browser)
Santa Ragione

 

 

Il y a quelques mois, on pouvait découvrir Fotonica sur Kongregate : Un one-button game de course/plateforme à vue subjective dans une 3D vectorielle.

Voilà maintenant Fotonica : Un one-button game de course/plateforme à vue subjective dans une 3D vectorielle.

Mais où est la différence ?

D’abord, ce nouveau Fotonica n’est pas gratuit, mais en Pay What You Want. Vous pouvez donc le télécharger librement, mais, si le jeu vous a plu, il est hautement recommander de donner un petit quelque chose. Si, quoi qu’il arrive, vous ne comptez rien donner, rabattez vous donc sur la première version, qui a été upgradée pour l’occasion, et offre désormais une expérience strictement similaire avec simplement moins de niveaux (une démo, quoi).

 

Ensuite, le concept du jeu de départ que je n’avais à l’époque pas encore jugé assez abouti pour en parler ici s’est considérablement enrichi. On notera notamment de meilleurs graphismes, une plus grande vitesse, des sphères roses à collecter, 8 niveaux, dont un secret et un autre généré aléatoirement, un mode multijoueur local, une série d’achievements et un tableau de score en ligne.

 

 

 

Je rappelle le principe : Lancé à pleine vitesse sur une piste en ligne droite saturée de lignes monochromatiques, vous devez sauter par delà les fossés, collecter les bonii et atteindre la fin du parcours avec le meilleurs temps possible. Le jeu n’utilise qu’un seul bouton : la barre espace, qui sert bien évidemment à sauter. Mais la subtilité, c’est qu’elle sert également à courir et à atterrir.

Plutôt que de la presse pour sauter, il faut la maintenir enfoncée pour courir, la relâcher pour sauter, puis la presser encore pour se réceptionner lourdement et reprendre sa course.

 

Maintenant, qu’est-ce que ça change ?

A peu près tout. Il n’y a qu’à comparer avec Run pour réaliser que l’expérience est totalement singulière (et encore c’est un mauvais exemple : Run est assez original dans son genre).

Tout d’abord, ce qui est peut-être inutile de préciser : la première personne permet une meilleure identification avec le personnage, mais ce qui est le plus remarquable, c’est cette impression de vitesse. Dans un jeu traditionnel à la première personne, on court rarement, et si on court, on ne court pas très vite. D’abord parce que les commandes d’un jeu à vue subjective sont difficiles à manier à pleine vitesse, ensuite parce qu’on y recherche souvent le réalisme, et l’humain moyen n’est pas Usain Bolt, enfin, parce que la vitesse peut desservir le gameplay : Imaginez-vous viser des terroristes lancés à plus de 50km/h dans Counter Strike. Je ne vois guère que Mirror’s Edge pour servir de contre-exemple, et Fotonica va beaucoup, beaucoup plus vite.

 

S’il peut se le permettre, c’est parce qu’il est constitué d’une simple ligne droite. Le problème de la difficulté des commandes est donc réglé. Pas de problème non plus du côté du réalisme : Qui s’en soucie quand le décor est composé uniquement de droites monochromatiques ? Reste la question du gameplay, et on peut dire qu’il est en l’occurrence sublimé par cette vitesse.

Le joueur a tout juste le temps d’apercevoir les plate-formes, les fossés, il doit sans cesse réagir au quart de seconde, entrant ainsi dans une frénésie comparables à celle générée par Canabalt.

Ajouté à cela, l’utilisation originale de la barre espace rend le jeu réellement éprouvant : Courir est un effort, sauter est un effort, se réceptionner est un effort. Il n’y a donc que dans les airs que le joueur peur respirer, ce qui l’incitera à sauter, et sauter encore, rien que pour relâcher ses muscles virtuels. Contrairement au Canabalt sus-cité, le joueur a le plein contrôle. Il est responsable de sa vitesse, de ses sauts, et par conséquent, du moindre de ses échecs.

 

Et puis, il y a ce voile jaune. L’équivalent doré du voile noir de l’aviateur. Il apparaît lorsque la vitesse est trop grande, lorsque le sang bat trop fort dans vos tempes. Alors votre vue se trouble, vos oreilles se bouchent, vous êtes soudain moins réceptif aux stimuli extérieurs, vous ne pensez plus qu’à courir, comme un lévrier sous cocaïne. Souvent, c’est à ce moment précis que vous commettrez l’erreur, que vous chuterez, ou que vous ressentirez ce que Fotonica a de meilleur à vous offrir.