~airwave~ : I Fought the Law, and the Law One

~Airwave~ : I Fought the Law, and the Law One (Windows)
Ben Chandler

 

Un physicien métalleux pour qui musique rime avec quantique, une barmaid qui carbure au soda light, un cuistot pour qui le gras est la meilleure preuve de l’existence de dieu, une élue en plein coma graisseux, une famille musicienne, le père au ukulele, la fille à la contrebasse…Des personnages surprenants, anti-archétypaux, et de fait criant de vérité tous réglés sur une même fréquence : Celle d’Airwave.

 

Airwave, c’est une radio libre underground animée par Zak et Elodie, Ellie pour les intimes, qui diffuse tout sauf du mainstream : Mexican space rock, psi métal, ballades post-folk…Il y en a pour tous les goûts, mais surtout les meilleurs.

 

Airwave, c’est aussi le nom de la nouvelle série d’aventure point and click de Ben Chandler (Eternally us, « ! » ) dont voici le premier épisode.

 

 

Je voudrais parler de la beauté des graphismes d’Airwave, de l’humour pétillant de ses dialogues, de ses énigmes corsées tout juste ce qu’il faut, de son « voice-acting » superbe…mais est-ce vraiment nécessaire ? Ben Chandler nous a d’ores et déjà habitué à cette qualité, et c’en serait presque lassant si chacun de ses jeux n’apportait pas son morceau de génie.

 

Le morceau de génie d’Airwave, c’est certainement cette radio omniprésente, diffusant en live dans nos oreilles musique et commentaires absurdes de Zak. Une quinzaine de morceaux s’enchaînent sans (presque, mais n’est-ce pas là le lot de bien des radios?) jamais se répéter, et il ne s’agit pas de vulgaire mélodies midi ou de sons 8-bit (attention, j’adore le son 8bit!) mais de véritables œuvres musicales qu’on aimerait bien voir compilée sur un CD avec une jolie pochette en pixel art.

Ainsi, Airwave se joue comme il s’écoute, et donner le nom de la radio au jeu lui-même (et vice-versa) n’a absolument rien d’innocent.

 

Génie aussi que d’intégrer cette diffusion à l’environnement sonore. La radio n’est en effet pas un bonus qui s’ajoute au jeu, elle fait partie prenante de l’immersion. Ainsi, selon les lieux, selon ceux qui l’écoute, selon leur matériel, le volume de la radio changera, et il sera possible au joueur à tout moment de revenir au silence en éteignant les postes.

Cela peut sembler dérisoire, et pourtant, cette diffusion en live qui se poursuit quand bien même le poste est éteint apporte à ce premier épisode d’Airwave une notion trop peu présente dans les jeux d’aventures point and click : Celle du temps qui s’écoule.

 

En règle générale, le temps n’existe dans ces jeux que par l’action du joueur. Le train arrive dans une heure ? Pas de problème, cette heure se transformera en quelques minutes pourvu que le joueur ramasse le bon objet, choisisse la bonne ligne de dialogue.

Ou alors, le temps existe par l’intermédiaire d’un compte à rebours…et je hais les comptes à rebours.

Par le biais du live, le temps est ici fluide, il passe inexorablement, et l’heure où Ellie devra reprendre l’antenne se rapproche.

 

Évidemment, si le joueur s’amuse à passer plus de 12 heures sur Airwave, et constate que le jour ne se lève pas, il finira par se douter de quelque chose. Mais ce détail n’est-il justement pas excusé par cette horloge, dans le studio, qui refuse de fonctionner ?

 

Il y a une dernière chose que je voudrais soulever à propos d’Airwave, ce sont ses références. Au premier abord, ce jeu m’a fortement évoqué The Longest Journey (côté Starck) auquel j’ai eu récemment l’occasion de rejouer. Peut-être était-ce cette héroïne féminine brune et piquante ? Peut-être était-ce le soin porté aux voix ? Peut-être était-ce ces discussions impromptues et amicales n’apportant rien à l’histoire, mais tellement à l’ambiance ? Peut-être enfin était-ce ce bar, et son éclairage indigo ?

Et voilà que me revient en mémoire le nom de l’ami et barman : Zack, lui aussi noir à dreadlocks, comme le Zak de Ben Chandler. A partir de là, je fais des rapprochements, et le trio April, Zack, Charlie se superpose à Ellie, Zak et Kim.

 

D’autre part nage dans un bocal du studio une méduse, au curieux nom de Deionarra. De Deionarra, je n’en connais qu’une, et c’est la chère disparue du héros dans Planescape Torment (que voulez-vous, ce jeu me hantera toute ma vie).

 

Alors ? Coïncidences ou références ?

Quoi qu’il en soit, The Longest Journey et Planescape Torment à leur époque ont tous deux misé sur des aspects qui n’étaient pas les plus vendeurs : Les dialogues et l’ambiance. Et il me semble qu’Airwave ne pourrait se rêver de meilleure lignée.

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7 Comments

  1. tout ces zak me rappellent zak mac kraken 😆

  2. misterleon

    arg pourquoi est-ce j’ai pas un windows 🙁 .
    J’ai trouvé un joli jeu que je trouve plutôt agréable à jouer:
    http://trevorvanmeter.com/flyguy/

  3. @nec : ce Zak là a l’air intéressant. Je l’ai trouvé en abandonware, je verrais ce que ça donner dès que j’ai un peu de temps.

    @misterleon : chouette « jeu », qui tombe à point nommé alors que je n’avais rien à me mettre sous la dent

  4. tatou-tatou

    @misterleon
    Tournant moi-même sur mac, je comprend ton désarroi, misterleon.

    …et de mon point de vue, pouvoir jouer à [url]http://oujevipo.fr/5-minutes/lose/lose[/url] n’est en rien une consolation 😛

  5. J’y ai pas encore joué mais en tant que fan des clash, ce jeu m’attire toute ma sympathie.

  6. Certes, mais le morceau, à la base, ce sont les Crickets (sans buddy holly par contre, si mes souvenirs sont bons), dans les années 50 : http://www.youtube.com/watch?v=nxmlcTVFvic

  7. Olala, même moi je savais pas!
    En tout cas le lien Youtube en question est parfait : avec son extrait radio, il colle parfaitement avec l’ambiance du jeu

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