Balloon Diaspora (Windows, Mac)
Jake Elliott (musique d’Oliver Blank)
Qu’est-ce que l’aventure?
Si c’est arpenter des temples abandonnés en quad, dézinguer des T-rex au uzi, se balancer au dessus de pics acérés pour finalement réveiller une antique malédiction et tout faire péter, alors Tomb Raider est un jeu d’aventure.
Mais s’il s’agit plutôt d’explorer des terres nouvelles, de rencontrer leurs habitants, de s’imprégner de leur culture, de la confronter à la sienne, d’apprécier le paysage à travers la marche, ou le vol en montgolfière, d’accepter de ne pas tout comprendre, de lier des amitiés…alors Balloon Diaspora est sans doute un des meilleurs jeux d’aventure jamais créé.
Après nous avoir fait explorer les recoins et les souvenirs d’une maison en Californie, à travers un point and click en deux dimensions, Jake Elliott nous fait échouer dans un archipel aérien qui en méritait bien une troisième.
On se souvient des commandes surprenante de A House in California : Apprendre, se souvenir, écrire, contempler…elles sont ici réduites au nombre de trois : Voyager, Parler, et surtout : Écouter.
Inutile de balayer tous les recoins de l’écran à la recherche d’un quelconque objet à ramasser, à s’approprier : Vous êtes visiteur, touriste, et vous devez de laisser les lieux dans l’état où vous les avez trouvé. La connaissance est la seule denrée que vous ramènerez de votre voyage.
Ah si, il y a bien les morceaux de tissus, ces chiffons, drapeaux, écharpes qui vous permettront de rafistoler votre ballon, mais ceux-ci vous seront confiés pour une seule bonne raison : Vous voir partir. Car si tous les habitants de ce monde vous accueilleront à bras ouvert, les yeux pétillants eux aussi de curiosité, jamais on ne vous proposera de rester : Vous n’êtes pas d’ici, « you don’t belong » comme on dit si bien en anglais, vous n’appartenez pas au lieu.
Les gens d’ici ont déjà bien assez à faire à archiver leur propre culture pour s’intéresser plus longtemps à la votre.
Dans la majorité des point and click « d’aventure », votre comportement, l’image que les autres se font de vous, tient une place très importante : flattez un homme, et vous obtiendrez de lui ce que vous voudrez, vexez-le, et il retardera votre progression. C’est tout différent dans Balloon Diaspora. Il vous sera demandé d’être vous-même, d’être sincère, et quoique les autochtones en pensent, ils vous accepteront tel quel : C’est votre culture, et pourvu que vous acceptiez également la leur, ils vous considéreront en égal. Mais ce qui compte réellement, c’est au contraire votre propre expérience : Ce que vous apprendrez d’eux, le jugement que vous en tirerez, en témoignera le dialogue final avec votre guide :
Qui avez vous le plus apprécié?
Que pensez-vous de ma famille?
Même en sachant que ces réponses auront peu d’importance, on se prend à hésiter, par honnêteté.
Ce doute m’a ramené dix ans plus tôt, lorsque je finissais pour la première fois le RPG Planescape Torment, et que le Transcendant, boss de fin (si tant est qu’on peut se mettre un boss de fin dans sa poche avec un peu de charisme), me proposa de ressusciter un seul de mes alliés. Là encore, mon choix n’avait aucune importance, le jeu étant terminé, et pourtant, il fallait choisir. Allais-je finir mes jours avec Morte, mon fidèle compagnon de toujours ? Avec Dak’kon, mon maître et disciple à la fois ? Avec Hannah cette femme féline éprise de moi ? Avec Grace, succube dont j’étais moi-même épris ? Avec Ignus, la torche humaine, et le rejoindre de fait du côté du chaos?
Les interrogations du guide prennent la même ampleur, et sa dernière question, dont je vous réserve la surprise, pourra vous faire hésiter de longues secondes. Quant bien même les choix sont fait, on voudrait rejouer Balloon Diapora du début pour connaître les autres fins, mais est-ce utile ? Qui nous dit que, vivant la même expérience, nous n’aurions pas inexorablement envie de reproduire les même choix ?
Ps. Pour les curieux : j’avais choisi Dak’kon.
Claire
Ah ben tient, dans ma partie le Transcencant avait ressucité les trois… Mais faudra que je m’y remette.
admin
Hein?
Je ne connaissais pas cette fin là! Je pensais pourtant toutes les avoir expérimentées…c’est surtout moi qui vais devoir m’y remettre!
Claire
Pourtant j’avais l’impression que cette fin là était la plus simple à avoir… ‘Fin d’après ce que je me souviens.
admin
Selon le sillon du Githzeraï (http://torment.warparadise.com/index.php?page=soluce31) on peut ressusciter soit un seul compagnon (en plus de Morte qui en fait n’était pas mort, ce qui amène à 3) soit tous en se démerdant bien.
Voilà qui nous éclaire un peu plus, tout en nous éloignant de Balloon Diaspora ^^
Claire
Faudra que je fasse un tour sur ce site…
Enfin j’ai pas non plus eu tous les compagnons. Et sinon oui hors sujet, mais hors sujet intéressant. 🙂