1899 Steam & Spirit

1899 Steam & Spirit (Browser)
Moloc lab

1899, le correspondant de guerre Winston Churchill embarquait  pour l’Afrique du Sud à bord d’un navire de la marine anglaise.

Non loin de là…en fait à cet exact endroit et à cet exacte date, mais dans quelque dimension parallèle, le lieutenant Winston Churchill embarquait pour l’Algérie à bord d’un sous-marin de la marine anglaise.

Si 1899 Steam and Spirit est une œuvre de fiction, il est bien difficile de la couper de ses racines historiques, bien difficile aussi de démêler le vrai du faux. Pour tout dire, avant de me renseigner sur Wikipédia, j’étais tout simplement persuadé que Winston Churchill était apparu du néant en 1939, avec sa bedaine, son cigare et ses aphorismes.

L’image que 1899 nous en donne est bien différente. Il s’agit ici d’un jeune lieutenant, élégant, mais aussi dissipé, nonchalant et parfois insolent. De plus, étant lui-même le personnage central de ce jeu d’aventure point & click, il se devait aussi d’être débrouillard, facétieux et un brin dérangé, comme tous les grands hommes et femmes qui ont marqué le genre (Guybrush Threephood, Georges Stobbart, Manuel Calavera, April Ryan…).

Je ne m’étendrais pas sur le gameplay de 1899 puisqu’il s’agit, comme je viens de l’écrire, d’un point & click extrêmement traditionnel, aussi, les amateurs du genre n’aurant pas grand mal à résoudre les quelques énigmes qui jalonnent ce premier épisode (oui, car il y en aura d’autres)

En revanche, j’évoquerais pour une fois la technique de développement : 1899 a été entièrement réalisé en HTML et en Java

Alors moi, je n’y connais rien, Javascript m’évoque juste un livre de recette de cocktail que j’avais sur mon téléphone portable à l’époque où l’écran couleur n’était même pas envisagé, et HTML, ben, c’est le langage de l’Internet quoi…

Je remarque pourtant bien que 1899 ne se comporte pas comme un jeu Flash par exemple, on peut notamment y déplacer les objets et éléments de décor comme sur une page web.

J’imagine qu’il y a de quoi être impressionné par cette histoire de Javascript et de HTML, j’ai pour ma part du mal à en saisir l’enjeu, si ce n’est que le jeu en devient ultra-accessible (pas d’installation, pas de plugin), mais ordinairement, les point & click ne sont pas en HTML, par conséquent 1899 est original, par conséquent il me plait.

Un autre effet secondaire du HTML est la coupure qui s’opère en passant d’un lieu à un autre. Comme si la page de réactualisait (ce qui doit techniquement être le cas). Cet effet n’est pas particulièrement gênant, et présente même un avantage : la possibilité de recadrer la fenêtre du jeu, et on sait que, comme pour le cinéma, le cadrage du jeu-vidéo est un outil important pour exprimer des émotions ou des messages.

Ainsi, Winston sera à l’étroit dans sa cabine, et bien plus à l’aise dans les longs couloirs du Leviathan. Je regrette d’ailleurs que le procédé ne soit utilisé qu’horizontalement, mais cela peut se justifier : Dans un sous-marin, on ne peut pas se permettre de hauts-plafonds. J’espère simplement que l’auteur osera plus de cadrages fantaisistes dans les prochains épisodes.

Je n’ai pas encore évoqué l’univers de 1899. On pourrait penser celui-ci semblable au notre, compte tenu du contexte historique etc. Les graphismes 8-bit (très jolis au passage) ne pouvant pas vraiment nous détromper par leur manque forcé de détails. Mais en explorant 1899, on se rend finalement compte que quelque chose cloche. Déjà : Churchill dans un sous-marin ? Mais aussi : un sous-marin appelé Leviathan ? Et puis : Une espèce de savant fou qui joue avec des gigantesques jauges d’eau salée ? Et puis : 1899 ? Et puis : Steam & Spirit ? Vapeur et Esprit ? A moins qu’il ne s’agisse de Vapeur et Spiritueux ?

Plus de doute possible : Nous sommes en pleine uchronie Steampunk. Plus Steam que Punk, mais Steampunk quand même ! Et on ne va pas commencer à faire des concours de steampunk.