Hot Throttle (Browser)
Cactus (Jonatan Söderström) et Doomlaser (Mark John)
Ouverture n°1 :
A l’heure où j’écris ces mots, je sors de la douche, pourtant, je ne me sens pas encore débarrassé des souillures de Hot Throttle. Mon appartement, mes draps, mes vêtements, sentent toujours la sueur, la fumée, le pétrole. Mes mains sont moites, huileuses, mes yeux pleurent et mes cheveux dégoulinent. J’ai la langue pâteuse et la gorge douloureuse, plus bas, je ne veux même pas savoir. Pour la première fois de ma vie j’ai envie d’un lavement.
Ouverture n°2 :
J’avais un ami au CE1 qui se prenait pour une moto. Le moindre de ses déplacements était accompagné d’une bruyante imitation de moteur et de désobligeants postillons. Je ne savais pas alors qu’il s’agissait d’une grave pathologie dégénérative et qu’à l’âge adulte, ses victimes se réunissaient de temps à autre pour une petite course entre bolides.
Ouverture n°3 :
De nombreuses études ont d’ores et déjà porté sur la dépendance au jeu-vidéo, leur résultat variant de la diabolisation à la glorification du média, selon l’âge, l’alignement politique et le système d’exploitation des chercheurs. Mais il est un autre sujet, bien plus préoccupant, auquel personne n’a jusqu’à présent souhaité répondre : Dépendance ET Jeu-vidéo. Ou comment l’usage de stupéfiant influe-t’il sur la pratique du jeu vidéo. Cactus s’est enfin intéressé à cette question, en mettant en place une petite expérience. Il a imposé à neuf joueurs de Mario Kart un traitement régulier d’héroïne et observé leur comportement. Le résultat fut accablant.
Ouverture n°4 :
Le foisonnant courant cyberpunk avait imaginé un monde où le tesson de bouteille côtoyait le fusil à plasma, un monde où hackers et rockers seraient des synonymes, un monde où le mohawk rose reviendrait à la mode, où l’anarchie serait une dictature, où les drogues seraient des nano-machines, où l’on aurait des rapports sexuels avec des kangourous…mais jamais au grand jamais ses auteurs n’auraient pu envisager une course de chauves en slip couleur chair qui se prennent pour des voitures…
Ouverture n°5 :
Dieu est mort.
Pnume
W.
T.
F.
Kitai
I’m a real car!