My first kishoutenketsuMy First Kishoutenketsu (Browser)
HeskHwis

 

My First Kishoutenketsu est un petit puzzle à base de poissons, de vers et de grenouille.

Et c’est aussi l’histoire d’un pêcheur que ses niveaux nous racontent.

Mario Bros doit son succès à la structurekishōtenketsu qu’adopte son level design.

My First Kishoutenketsu l’adopte aussi, dans son gameplay comme dans sa narration.

 

Le kishōtenketsu est une structure narrative issue de la culture chinoise. Il est composé de quatre actes : Le ki, qui introduit le contexte de l’histoire, le shō, poursuite de l’introduction sans rebondissement majeur, le ten, ajout d’un nouvel élément qui semble déconnecté de l’histoire, et enfin le ketsu, qui lie le tout et vient apporter la conclusion.

 

Comme évoqué dans ma propre tentative de kishōtenketsu ci-dessus, My First Kishoutenketsu applique cette structure à son game design, à savoir : introduction au gameplay par un niveau facile durant lequel on ne peut échouer, développement de cette idée par des ajouts mineurs, « twist » inattendu rompant avec ce qui a été vu précédemment, justification du twist menant à la conclusion. Là où My First Kishoutenketsu fait fort, c’est que cette structure est parallèlement aussi celle de l’histoire qu’il nous raconte, portant le kishōtenketsu ludique à un autre niveau, et nous poussant à nous demander comment on pourrait encore le pousser plus loin. Pourrait-on appliquer le kishōtenketsu aux graphismes d’un jeu ? À sa bande-son ?

 

Pour un premier kishōtenketsu, on peut dire que celui d’HeskHwis est particulièrement réussi, et j’espère bien qu’il y en aura d’autres. Il y a dans cette structure traditionnelle quelque chose qui manque trop souvent au jeu vidéo, ou plutôt il manque à cette structure quelque chose qui est trop présent dans le jeu vidéo et dont on se débarrasserait volontiers plus souvent : le conflit.