Nova Alea (Windows, Mac, Linux)
La Molleindustria
Il y a trois façons de devenir un expert de l’immobilier : suivre une formation, acheter (ou tenter d’acheter) une résidence, ou bien jouer aux jeux vidéo. Sim City nous a appris par exemple que les habitants n’aimaient pas vivre près des zones industrielles, mais souhaitaient pouvoir s’y rendre rapidement, qu’ils voulaient de l’électricité, mais pas de centrales, des routes, mais sans voitures dessus. Mais Sim City a toujours négligé un critère important : est-ce que les habitants pouvaient se payer les quartiers de rêve qu’on leur confectionnait ? Nova Alea vient combler ce manque et parfaire notre éducation.
Dans Nova Alea, nous ne sommes pas maire, mais mieux que ça : promoteurs, agents immobiliers, riches particuliers, magnats de la finance : nous sommes la spéculation dans son ensemble. Nous guettons les quartiers propices à l’inflation, achetons les propriétés à bas prix, puis les revendons avec profit avant que la bulle n’explose, et la première chose que Nova Alea nous fait découvrir, c’est que la spéculation est un jeu très amusant.
Un peu de prise de risques, quelques paris sur le long terme, quelques déconvenues bien sûr, mais globalement, pour peu que nous ayons bien saisi les ficelles, l’assurance du profit. Croupiers de casino, à ce jeu, nous ne pouvons pas perdre. Et quand bien même une succession de terribles décisions nous mettrait sur la paille, nous ne mettrions pas longtemps à repartir de zéro. C’est un jeu gagnant-gagnant. Sauf pour les résidents bien sûr…Les quoi ?
Nova Alea n’échappe pas aux règles qui régissent toutes les villes : ici aussi, il y a encore des gens pour croire que les appartements sont faits pour y habiter et les quartiers pour y vivre. Qu’ils sont drôles. Parfois, ces gens œuvreront sans le savoir dans notre intérêt, apportant au quartier la touche humaine qui lui manquait pour prendre de la valeur. Parfois, ils s’uniront pour nous contrer : gel des prix, taxes prohibitives sur la plus-value en cas de revente hâtive. Mais il faudra plus que ça pour barrer la route au capitalisme urbain. Tant que les résidents persisteront à se rejeter la faute de l’inflation les uns sur les autres, et tant que tous, du locataire de HLM au petit propriétaire en passant par le bobo et l’étudiant, n’auront pas compris que nous tenons toutes les ficelles, rien ne pourra nous empêcher de faire de leur ville notre table de bingo.
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