Apoptosis (Windows, Mac)
Lucien Catonnet, Gaspard Morel, Marjolaine Paz, François Rizzo, Alice Kudlak et Marie Short
On le représente parfois sous la forme d’un crabe, d’un ruban de couleur ou, par métonymie, d’un crâne chauve et d’un lit d’hôpital. Apoptosis représente le cancer tel qu’il est : un gros tas de cellules pourries qui prolifèrent sur nos organes. Et dans Apoptosis, le gros tas de cellules pourries, c’est nous.
La proposition d’Apoptosis est osée, certains pourraient même la trouver de mauvais goût : qui voudrait incarner un cancer du côlon ? Il suffit pourtant d’y jouer quelques minutes pour comprendre qu’Apoptosis n’a absolument rien de malsain ou de déplacé, et qu’il s’agit même d’un des plus beaux traitements vidéoludiques de la maladie.
Nous incarnons un cancer, oui, mais nous incarnons surtout une forme d’inéluctabilité. En tant que joueur, il nous faut interagir, c’est le contrat, c’est notre raison d’être, comme la raison d’être des cellules cancéreuses est de se multiplier. Pas d’intention, d’objectif ou même de raisonnement là-dedans : ce que nous incarnons au fond, ce n’est que le passage du temps.
Les conséquences directes de nos actions nous sont invisibles. Nous ne verrons pas l’état de santé du malade se détériorer. Nous ne le verrons pas affaibli par la chimiothérapie. Nous ne le verrons pas allongé sur son lit d’hôpital. Au lieu de ça, nous entendrons la voix de sa compagne, son histoire à elle, sa souffrance à elle, et des propos qui ne sont pas toujours faciles à entendre, des choses qu’on garde généralement pour soi. Apoptosis nous rappelle que le cancer ne se contente pas de pourrir la vie de son hôte, et qu’il affecte tout aussi lourdement celles de ses proches.
Apoptosis représente le cancer tel qu’il est : une foutue saloperie.
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