Living Will (Browser)
Mark C. Marino
Le jeu vidéo a tendance à prendre la mort à la légère. Crémations, sépultures, deuil et droits de succession sont des sujets qui l’intéressent assez peu. Il faut dire que le héros de jeu vidéo a souvent plusieurs vies, et qu’un simple Restart peut suffire à le remettre en selle. Living Will ne fait pas exception et la mort peut là aussi être annulée d’un clic, mais ce n’est que pour la regarder de plus près, car elle ni le risque, ni l’issue, mais le sujet même de ce rassemblement.
Living Will narre l’histoire d’un testament biologique. Pour ceux qui auraient la chance de ne pas être familiers avec le sujet, il s’agit d’un testament post-mortem donnant les directives pour accompagner la fin de vie de son auteur en cas de perte de conscience ou de facultés mentales.
E.R Millhouse, riche industriel britannique ayant fait fortune en République Démocratique du Congo nous a ainsi convié à la lecture de ses dernières volontés. Nous sommes son fils, sa fille, son garçon de courses ou son jardinier et nul doute qu’il nous réserve quelques parts de sa compagnie Droxol Vox, voire la direction du prestigieux groupe Coxswain.
Au cours de cette fiction interactive, nous découvrirons pas à pas les vœux, l’histoire et les sentiments d’E.R. Millhouse, et le mort étant bien vivant, il sera encore temps de négocier, d’ajouter quelques clauses et de s’approprier les parts des héritiers absents. Chaque part venant bien sûr avec son lot de frais de successions et de frais médicaux. On pourra se plier à sa volonté ou tenter de profiter de la situation, mais on ne devient pas un riche industriel sans être un brin manipulateur, et E.R. Millhouse semble avoir tout prévu pour couvrir au moins ses arrières. On ne « gagnera » ainsi pas à Living Will, pas plus qu’on ne « perdra », c’est un héritage, pas un jeu, et comme dans la vraie vie, ce qui restera, c’est avant tout du regret.
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