Ghost Coin

ghost coinGhost Coin (Browser)
Elenor Kopka & Konstantin Kopka

 

L’instant le plus précieux lorsque qu’on gratte un de ces tickets de la Française des Jeux, ce n’est pas celui où on se découvre soudain millionnaire (puisque celui-ci n’arrive jamais), mais celui qui précède, quand on attrape la pièce entre nos deux doigts, qu’on griffe une première fois la surface grise, et qu’on entrevoit son mystère comme à travers une jalousie, le petit trou d’une serrure. S’il n’y a rien à gagner dans Ghost Coin, cela ne nous empêchera pas par conséquent de le gratter jusqu’au bout, et de se laisser surprendre par chacun de ses secrets.

 

Dans Ghost Coin, tout est gris, et ses graphismes en petits points donnent plus l’impression de dépoussiérer que de gratter, mais quoi de plus naturel dans un monde qui semble être celui des morts ? Poussière, tu es poussière et redeviendra poussière. En grattant les masques et personnages qui se succèdent devant nous, nous révéleront leur vraie nature, qui n’a souvent rien de plus effrayant que leur apparence première. Tous sont des fantômes grotesques, et le ballet qu’ils forment couplé à la bande-son rétro de Ghost Coin ne seront pas sans évoquer la danse macabre de Minnie the Moocher.

 

Il y a bien un prix à la fin de Ghost Coin, un coffre empli de pièces, fantômes elles-aussi, mais sa découverte ne nous apportera pas la moindre joie, car elle signifie que c’est fini, qu’il n’y a plus rien à gratter, et que c’était beaucoup trop court.

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1 Comment

  1. Ce n’est pas un jeu proprement dit (en même temps, les jeux à gratter sont-ils vraiment des jeux?) mais le graphisme en fait tout l’intérêt, qui mériterait bien d’être exploité dans un court-métrage.

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