greprGrepr (Windows, Mac)
Evan Todd
Tenu d’employer la vue subjective pour coller à la contrainte du 7dFPS challenge, Grepr parvient à la détourner de façons distinctes. Tout d’abord, il nous place face à une console informatique pour y entrer des lignes de commande. Ce gameplay n’a rien de neuf, et servit même d’introduction à tous les premiers jeux pour micro-ordinateurs, mais sous l’éclairage de la 7dFPS, il prend une autre dimension : Oui, ça aussi c’est de la vue subjective. Mais le plus bel exploit de Grepr arrive plus tard, après avoir tapé Grepr et Grepr start sur notre console.

 

Nous voici soudain dans la peau synthétique d’un « grepr drone », drone à grappin. La vue subjective est ici plus conventionnelle, mais ce sont les déplacements qui ne le sont pas. Pour d’un point A se rendre à un point B, il nous suffit de viser celui-ci et de tirer. Nous sommes alors propulsés à destination, agrippés au sol, au plafond, au mur et le regard tourné dans l’autre direction.

 

Notre grappin cependant a une portée limitée, et pour traverser de longues distances, il nous faut alors procéder par étape. La ligne droite n’existe plus, il n’y a plus que des segments. À chaque bond, notre angle de vue change complètement, et bien souvent, c’est à notre point de départ que nous faisons face. Dans cet environnement en 3D quadrichromique, il sera alors très facile de se sentir désorienté, et cette perte de repère est précisément ce que Grepr a de mieux à offrir.
Le premier niveau n’est qu’une chasse au trésor, et en procédant lentement, il ne nous sera pas très difficile de collecter les fragments de données éparpillés dans le bâtiment. Le deuxième niveau complexifie un peu les choses par l’ajout de sentinelles capables de nous abattre, mais c’est au troisième niveau que le gameplay de Grepr révèle tout son potentiel. Cette fois, il s’agit d’une chasse à l’homme, et que l’on se retrouve à fuir ou à poursuivre le drone ennemi, il nous faudra agir vite. Le voilà, l’écran clignote, il nous a repérés ! Nos bonds se font plus rapides, moins réfléchis. Nous perdons tout sens de la gravité, du haut, du bas, de la droite, de la gauche…ne reste que le caché, et l’exposé. On se prend à penser non plus comme un humain, mais comme un drone, sans pieds, sans mains, sans queue, ni tête, juste munis de multiples grappins et d’autant de caméras. La vue subjective devient pensée subjective, et du même coup Grepr devient Firt Person Thinker.

Via Marco Alba