Godshunter

Godshunter (Windows)
Mr. Chelnoque

 

« Envoûtés, ils fixent la baleine, ils la regardent balancer de droite et de gauche son front, porteur du destin, et contemplent le vaste demi-cercle d’écume que son élan soulève devant elle. Elle est la vision même du Jugement dernier, de la vengeance immédiate, de l’éternelle malice devant l’impuissance humaine. »

 

Ce n’est pas de moi, c’est de Melville, et force est de reconnaître que Moby Dick pourrait constituer la meilleure review de Godshunter qui soit.

 

La baleine de Godshunter est en fait un kraken, mais quand l’équipage d’un baleinier se trouve confronté à une créature de cette envergure, armant son harpon plutôt que de s’enfuir, ce n’est pas quelques tentacules et paires d’yeux supplémentaires qui vont changer quoi que ce soit.

 

La situation semble désespérée, et elle l’est. Il suffit de quelques secondes pour qu’un tentacule s’abatte sur le navire, brisant son mat et envoyant à la balle un premier membre de l’équipage. D’autres suivront. Nous n’aurons alors que trop peu de temps pour comprendre les étranges mécanismes de Godshunter (clic gauche pour sélectionner un personnage, clic droit pour lui assigner un poste/une action, WASD pour déplacer le faisceau lumineux, espace pour tirer au harpon) et tenter de nous défendre.

 

Très vite, il ne restera plus que deux hommes à bord (Achab et Ismaël?), l’un à la poupe, maniant le projecteur et s’assurant qu’il ne manque pas de batterie, l’autre à la proue, armant et tirant au harpon dans le fol espoir d’affaiblir le monstre. Certaines stratégies se montreront plus efficaces que d’autres : on observera par exemple que les tentacules hissés en l’air, prêts à frapper, sont plus vulnérables que le corps de la bête, et que ses yeux, une fois dilatés par la rage, deviennent des cibles de choix. Mais 10, 100, 1000 harpons peuvent-ils suffirent à défaire une telle monstruosité ? Melville, une fois encore, détient peut-être la réponse :

 

« Mais la Foi, comme un chacal, se nourrit parmi les tombes, et c’est même de nos doutes au sujet de la mort qu’elle tire ses meilleures raisons d’être. »