Ages of Irving (Browser [Plutôt Chrome que Firefox])
Deconstructeam
Créer un gameplay basé sur les dialogues sans pour autant tomber dans la visual novel n’est pas une tâche aisée (et j’en sais quelque chose). Le faire en 72 heures ajoute au challenge. Le faire bien rend l’entreprise quasiment impossible, et pourtant, il y a Ages of Irving.
Je ne vais pas le cacher : Ages of Irving est mon nouveau chouchou de cette Ludum Dare (j’espère qu’il y en aura d’autres) et je remercie au passage @allinlabs pour la suggestion.
Ages of Irving nous met dans la peau d’un bad guy, un homme de main de la mafia locale chargé de collecter des informations, parce que les informations, c’est le pouvoir. Pour parvenir à ses fins, il dispose de deux armes : les mots, et la violence. Étonnement, les deux s’accordent assez bien. Le jeu consistera donc à mener des interrogatoires musclés, avec sac sur la tête, intimidation et tout le toutim. Simple en apparence, le gameplay se révèle au final plutôt complexe et n’hésite pas à emprunter à différents genres pour trouver son style unique.
Le RPG tout d’abord, puisque notre héros sans cœur devra collecter de la réputation pour passer les niveaux ainsi que de l’argent via ses contrats pour se payer de nouvelles armes et de nouvelles compétences.
Le Puzzle ensuite, parce que comme le dit Irving, chacune de ses victimes est pour lui une énigme, et les résoudre lui procure un grand plaisir. Chaque homme interrogé dispose de ses forces et de ses faiblesses, pour les trouver, deux solutions : payer des indics, ou expérimenter. Dans les faits ils semble quasiment impossible de terminer Ages of Irving du premier coup, car il est difficile d’investir à la fois dans les indics et les compétences/armes. Le jeu donne ainsi une vraie impression de puzzle, dans lequel on progresse empiriquement à chaque essai.
Et bien évidemment, la Visual Novel. À cause des dialogues bien sûrs, pleins de finesse et d’humour, mais surtout à cause de l’histoire qu’Ages of Irving nous raconte, car son gameplay, entrecoupé de brillantes cutscenes, n’est qu’un prétexte à la narration. L’histoire d’Ages of Irving n’a rien de très surprenant, mais grâce à l’atmosphère de film noir du jeu (il n’en manque que la musique), elle parvient à avoir la force d’un bon neo-polar bien crasseux, à la Pouy ou à la Manchette.
Bref, Ages of Irving est une de ces petites perles dont la Ludum Dare a le secret. Le genre de jeu qui donne envie de faire des jeux.
Kevin Langouët
En commençant à jouer, j’ai trouvé le principe horrible et je me suis dis que je m’arrêterais au bout de deux interrogatoires. Et bien sûr, je l’ai fini. Et maintenant, je me sens sale.
Marc
J’ai arrêté après la première évolution.
Je commençais à voir ça comme un jeu de gestion et ça m’a gêné.