Black Room (Browser)
Cassie McQuater
Blaze Fielding, Chun Li, Hiromi Mita, Peach, Tyris Flare…Gamin, je choisissais toujours la fille dans les jeux vidéo. « La fille » parce que généralement, il n’y en avait qu’une. The Black Room m’a remis en mémoire toutes ces filles que j’ai été, mélangeant souvenirs véritables et autres reconstitués, imaginés, comme l’album photo d’un ami proche, comme un rêve éveillé.
Présenté comme un rogue-like, Black Room est en fait une constellation de pages web à explorer. On y évolue en redimensionnant la fenêtre de son navigateur (mécanique guère captivante, mais qui a le mérite de l’originalité) et en cliquant sur les objets découverts en chemin.
L’introduction traîne en longueur, mais c’est que Black Room se mérite : ce n’est qu’une fois passé le première quart d’heure et arrivé dans la salle « Sorceress » (à laquelle vous pouvez accéder directement en sélectionnant « Browse Pages » dans le menu si vous n’avez pas la patience) que le voyage commencera vraiment. On sera alors transporté de récits de femmes reflétées sur l’eau rose à des visions reposantes de ciels et d’oiseaux en passant par des œuvres en ASCII et des tableaux foisonnants sur lesquels s’ébattent les femmes pixelisées de notre enfance.
Il n’est pas évident de saisir le sens de Black Room, mais son pari de nous transporter aux frontières du sommeil est réussi. Notre esprit finit par lâcher prise et on se laisse porter, de vision en vision, sans plus chercher ni à comprendre ni la sortie.
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