Depict1 (Browser)
Miroslav Malesevic (Mirosabu)
Doit-on faire confiance à la machine ?
C’est cette question qui est au centre de Depict1, jeu de plate-formes assez conventionnel au premier abord, mais qui se révèle vite d’une grande singularité.
On y incarne un petit personnage, que j’aurais tendance à croire de sexe féminin, cherchant à s’échapper d’un enfer conçu pour le perdre.
Dans sa tête, il entend une voix, celle de l’intelligence (artificielle?) qui a construit ce labyrinthe. Cette intelligence est d’une grande fourberie : là où tant d’autres se seraient satisfait de créer des niveaux d’une difficiles le personnage aurait bien du mal à franchir, elle a préféré concevoir des niveaux simples, sans piège trop mortel, sans challenge particulièrement élevé car sa force à elle est avant tout psychologique.
Si elle veut voir la mort du personnage, elle ne l’obtiendra que par les mots. Déguisée en tutoriel, elle le trompe à mainte reprise, mentant comme un arracheur de dent, dispensant sans arrêt les pires conseils qui soient, non sans oublier de dire la vérité de temps à autres ne serait-ce que pour brouiller les pistes. Cette entité supérieure maléfique et trompeuse pourra rappeler celle de Portal ou de Loved, mais sur le terrain de la tromperie, Depict1 va un peu plus loin.
Tandis que l’entité trompe le personnage, le jeu trompe également le joueur. Gentiment d’abord, en lui imposant simplement de nouveaux codes (les pics sont mes amis, les diamants sont explosifs) puis de manière plus perverse, en affichant de fausses informations, en cachant des plate-formes, en jouant sur sa perception. Si les pièges n’égalent pas ceux de Syobon Action, même le joueur le plus aguerri et le plus prudent finira forcement par tomber dans l’un d’entre eux.
Depict1 amorce ainsi une réflexion sur l’illusion dans le jeu vidéo, et on regretterait presque que celle-ci n’apparaisse que dans les derniers niveaux et qu’elle ne soit pas poussée plus loin si par ailleurs ses graphismes ne nous avaient pas enchantés.
Pyrofoux
Excellent jeu. 😆
Et puis c’est rare de trouver un blogueur de cette envergure à l’écoute de ses lecteurs.
admin
N’exagérons rien. Je suis petit moi, tout petit. De l’envergure d’un pigeon, ou d’un kiwi 🙂 Mais merci.
Pyrofoux
Et modeste avec ça !
RoooOooow. 😀