Islid (Windows, Mac, Linux)
Aaron Oldenburg
Dans son Homme qui dort, Georges Perec a tenté de décrire l’état hypnagogique, ce moment où, les yeux fermés, tu te trouves précisément entre l’éveil et le rêve, ce moment où les résidus lumineux sur ta cornée se mélangent aux premières inventions de ton esprit somnolent. Tu pourrais croire cet état unique pour chacun d’entre nous, mais il semble que ce qui se passe derrière tes paupières soit universel : ce que Perec décrit, c’est qu’Islid te montre.
« Un espace à deux dimensions, comme un tableau sans limites sûres ».
« La répartition de l’obscurité [qui] ne se fait pas d’une manière homogène »
« Des éclairs très très blancs, parfois très minces, comme de très fines zébrures, parfois beaucoup plus gros, presque gras comme des vers [qui] ont cette curieuse vertu de ne pouvoir être regardés »
« Une sorte de grisaille zébrée, appartement toujours à ce même espace prolongeant plus ou moins tes sourcils, mais, dirait-on, déformé au point d’être constamment déporté sur la gauche ; tu peux le regarder, l’explorer, sans bouleverser l’ensemble, sans susciter un réveil immédiat ».
Bercé par Morton Feldman, tu perdras peu à peu pied dans le bleu (ou rouge) du ciel d’Islid, et qui sait, peut-être rêveras-tu éveillé, mêlant aux créatures à l’écran celles de ton imagination.
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