Type:Rider

Type:Rider (Browser, Android, iOs)
Arte

J’avais découvert Type:Rider le mois dernier, et je m’étais arrêté au tutoriel. Trop d’à-prioris. Le style graphique en ombre chinoise, les puzzles mécaniques et le gameplay en général me rappelaient trop Limbo ou Nightsky, jeux excellents, mais auxquels j’ai malheureusement déjà joué,et l’idée même de courir sur des lettres, des mots, je la trouvais déjà bien exploitée dans Silent Conversation, Ergon/Logos ou encore YYYYYY. Il m’a fallu retomber dessus sur l’Advent of Indies de Ratking pour lui donner une seconde chance, et grand bien m’en a fait.

Oui, Type:Rider ressemble à beaucoup d’autres puzzle platformers, oui, il n’exploite la typographie que visuellement quand il y aurait tellement plus à faire, et oui, seule la démo est gratuite sur navigateur, mais il y a, dans ces 5 mondes disponibles, déjà assez pour s’occuper, se faire surprendre et s’instruire pendant deux bonnes heures (allez, une si on ne lit rien).

Type:Rider propose de retracer l’Histoire à travers l’écriture. Des peintures rupestres à l’écriture en pixels des jeux vidéo (la démo ne va évidement pas jusque là). Chaque monde est lié à un style d’écriture, à une police de caractère, et nous proposera de collecter toutes les lettres de son alphabet. Ce sera aussi l’occasion de s’instruire, d’apprendre à reconnaître ces polices, et de découvrir leur histoire, car non, elle ne sont pas toutes nées avec Word 97.

Mais ce qui me touche particulièrement dans Type:Rider, c’est l’univers graphique de chaque niveau. Les graphismes sont en soi superbes, c’est déjà un plus, mais les auteurs sont surtout parvenus à instaurer une ambiance distincte pour chaque police, jouant à la fois sur les caractères même, l’époque en question, et un symbolisme assez pertinent (la fluidité du Garamond en fera par exemple le niveau de l’eau). La seule découverte de ces univers fait de Type:Rider une expérience bien plus marquante que je ne l’aurais cru, et pour une fois qu’une chaîne de télévision française tente le grand saut du jeu vidéo intelligent (ne me parlez pas de Tout le monde veut prendre sa place), il ne faudrait pas la décourager.

Ayant pour ma part un temps d’attention très limité et une curiosité rapidement assouvie, les cinq niveaux de cette démo me suffisent largement, mais libre à vous de prolonger l’expérience sur votre smartphone iOs ou Android.