Frogs Drink Faces

Frogs drink faces (Browser)
Alejandro Grilli J., Elisa Pardo, Sigal Libedinsky, Antonella Grilli

Frogs drink faces, voilà un titre étonnant.

On pourrait imaginer une toile surréaliste, un Dali peut-être, dans laquelle des visages, aussi mous que ses montres, seraient sirotés tels des huitres par quelques batraciens géants…Et on ne serait pas si loin du compte. Frogs drink faces applique en effet au moins trois des principes surréalistes : l’emploi de collages, de surprenantes associations d’idées et pour finir la création collaborative et improvisée. Ce jeu a en effet été réalisé avec l’aide de trois fillettes, Elisa, Sigal et Antonella, qui ne sont sans doute pas étrangères à la singularité de Frogs drink faces.

Sissy’s Magical Ponycorn Adventure et Impro Game de Nifflas ont déjà prouvé que la collaboration d’enfants à la création vidéo-ludique pouvait apporter une surprenante fraîcheur. Frogs drink faces ne fait pas exception à la règle, car derrière l’apparente puérilité des graphismes se cache un gameplay quant à lui très abouti et très surprenant.

Si Frogs drink faces emprunte au surréalisme, il emprunte aussi à l’Oulipo par une contrainte très littéraire : n’employer que des mots d’exactement cinq lettres : frogs, drink, faces, mais aussi sound, score, pants et bien d’autres. Ces mots vont se placer au cœur du gameplay puisque leurs cinq lettres vont correspondre aux cinq touches du clavier correspondant elles-même aux cinq grenouilles. Le but sera alors de presser les touches au bon moment pour que les grenouilles avalent les visages grimaçants tout en laissant passer les visages souriants. Oui, cela semble facile, mais c’est sans compter les fréquentes inversions de lettres et pire, leur effacement. Frogs drink faces se met alors à solliciter nos réflexes, notre coordination ainsi que notre mémoire visuelle et tactile. Pas mal pour des gamines non ?

Alors à celles-ci, j’aimerais simplement adresser ces quelques mots : Super ! Great ! Thank(s) !