Minute Hardcore (Browser)
Antony Lavelle
Une minute, c’est pas bien long.
Tout juste le temps d’écouter quatre fois Weinerschnitzel, de devenir un mondialement connu futur has been ou encore de se brosser les dents (allez, vous n’allez pas me faire croire que vous en passez vraiment trois).
Pourtant, dans la dimension hardcore, une minute, ça peut-être long, très long. Embarquez donc pour les soixante secondes les plus longues de votre vie.
Antony Lavelle, à qui on doit déjà Heir, Help The Hero et Upgrade Complete, nous sert ici une autre de ses expérimentations dont il a le secret, une de celles qui ne passent pas par l’état de prototype, qui naissent léchées, séduisantes et qui pourtant, bien souvent, ont ce petit quelque chose qui les rend imparfaites.
Minute Hardcore repose sur trois bonnes idées.
La première est de remplacer la barre de vie par une jauge de temps. Le joueur dispose d’une minute seulement pour shooter le maximum d’aliens et engranger le plus de points possible. Chaque tir ennemi d’autre part lui fera perdre 10 secondes (eh oui, Minute Hardcore peut AUSSI être la minute la plus courte de votre vie). On retrouve ainsi les bonnes vieilles sensations du jeu d’arcade, où le temps de jeu se fait précieux et le high score le but ultime.
La seconde bonne idée est la capitalisation du temps. A chaque nouveau niveau, le joueur se voit donner le choix entre deux upgrades : l’une concerne l’amélioration des armes du vaisseau, l’autre permet de gagner quelques secondes supplémentaires. Pour obtenir de bons scores, mieux vaut gagner un maximum de temps, mais avec les armes de base, il est en contrepartie difficile d’aller bien loin. Un dilemme cornélien qui se pose toutes les 10 secondes.
A cela s’ajoute la dernière idée, concernant le pur gameplay de shoot’em up cette fois. S’il s’agit comme d’habitude de dézinguer les ennemis arrivant du haut de l’écran, ceux là se composent de trois types : les rouges, les bleus et les verts, chacun étant invulnérable aux missiles de sa couleur. En plus de viser et d’esquiver, le joueur doit alors adapter ses armes à ses adversaires, simplement en cliquant sur l’écran. Cette idée amusante vient briser la monotonie traditionnelle du shoot’em up et permet d’afficher à l’écran un déluge de couleur qui ne peut que ravir.
Alors où est le problème ?
Allez savoir, tout ce que je sais, c’est qu’au final Minute Hardcore n’a rien de très prenant. Même si j’ai été séduit par son concept (ses concepts?) je m’y suis pour ma part ennuyé (Ça ne dure pourtant qu’une minute!). Peut-être est-ce du à cet esprit de high score qui n’est plus vraiment d’actualité (les hardcore gamers se font rares), à moins que ce soit à cause de la mort annoncée dans 60, 59, 58…secondes. Par ce principe de temps limité, Minte Hardcore donne juste l’impression d’être interrompu brusquement en pleine partie, comme si les plombs avaient sauté, comme si les invités avaient sonné et qu’il fallait lâcher l’ordinateur. Il n’y a pas d’enjeux, par de suspense…la partie peut bien se prolonger pendant une éternité, on saura toujours qu’il nous reste moins d’une minute.
Moi j’ai déjà donné, alors je vais plutôt me réécouter quatre fois Weinerschnitzel.
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