Flabby Physics (Browser)
Paolo Pedercini
Vous souvenez-vous de Gamma IV ? Cette compétition de one-button games organisée pour la Game Developers Conference de 2010 ? Voilà que j’apprends que Paolo Pedercini (Everyday the same dream, Inside a dead skyscrapper, Memory Reloaded, Ergon/Logos) y avait participé (Merci Chronophages). S’il est surprenant que j’ai pu rater un truc pareil, il est encore plus surprenant que Paolo Pedercini aurait-il réalisé un mauvais jeu ? Allons bon, ce n’est pas avec Flabby Physics que « Pedercini » et « mauvais jeu » cesseront d’être oxymoriques.
Moi, Flabby Physics m’émerveille. Il me donne l’impression de retomber en enfance, en petite enfance même ! Tout en effet y évoque l’éveil : il y a les couleurs criardes, rouge, bleu, jaune, vert, il y a ces formes lisses dépourvues de tout angle, afin de ne pas s’y blesser, il y a cette matière caoutchouteuse, dure, mais pas trop, contre laquelle on ne peut se cogner….Au final il ne reste que cette bille qui puisse être déconseillée à l’enfant de moins de 3 ans, il risquerait de s’étouffer cet imbécile.
Dans Flabby Physics, je vois de la pâte à modeler, je vois ces capsules en plastique qui sautent comme des puces, je vois le jeu Zolo que j’avais enfant (et dont je ne retrouve aujourd’hui pas une trace sur Internet), je vois du gak, ou pâte à pet comme ils appellent ça maintenant, je vois des bonbons jellos, je vois ce livre pour gosses ultra-design en forme de losange avec des formes abstraites et colorées dont je ne parviens pas à retrouver le nom et je me vois moi, en train de découvrir la physique en interagissant avec les objets qui me tombent sous la main.
Cette habitude de tout manipuler, de tout mâchouiller, je ne l’ai pas perdue. J’ai toujours besoin d’avoir un truc à tordre, à presser, à écraser entre mes doigts, capuchon métallique de champagne, boule anti-stress etc. Avec Flabby Physics, j’ai l’impression d’en avoir trouvé la version numérique. Hier, j’y ai joué en boucle tout en passant des coups de fil et je dois en avoir fait le tour 4 ou 5 fois sans rien sentir.
En fait, Flabby Physics est si prenant tout en réclamant si peu d’attention et si peu d’adresse qu’il échappe à la catégorie des jeux qu’on retiendra pour entrer dans celle des jeux auxquels on rejouera sans même s’en apercevoir.
Remiz
Je me suis surpris à le finir de la même manière… En envoyant des sms et en chattant. La mort n’est nullement pénalisante, c’est très agréable visuellement et au niveau du gameplay. C’est vraiment impeccable.
Merci encore Dr Pierrec pour cette découverte!