Mouseum

Mouseum (Windows, Linux)

Marcos D

L’experimental gameplay project du mois de Septembre est un peu particulier. Son thème, « Neverending game » nous promet comme d’habitude de belles expériences, mais cette fois-ci, il y aura un gagnant, et celui-ci aura la chance d’être exposé à la salle d’arcade de jeux indépendants Babycastle (rien que de l’écrire j’en ai des frissons partout).

Pas de chance, c’est à New York, mais si des veinards ont l’occasion de visiter la grande pomme, je suis sûr que ça vaut le coup d’oeil.

C’est cette particularité qui rend Mouseum si intéressant, et qui en fait, à mon humble avis, un gagnant potentiel : Mouseum est un musée interactif. Dans la salle d’exposition, il donnerait naissance à une superbe mise en abyme.

Mouseum est basé sur un générateur d’œuvres abstraites aléatoire, c’est à dire un logiciel capable de générer des oeuvres ex-nihilo à partir de différentes variables et fonctions mathématiques. En soi, c’est déjà une trouvaille, mais pour participer à l’Experimental Gameplay Project, ou même figurer sur l’Oujevipo, il lui manquait un élément essentiel : l’interactivité.

Marcos D a trouvé la solution : à l’aide de ce générateur, le joueur va générer son musée idéal.

Mouseum n’affiche pas une, mais 72 œuvres aléatoires à l’écran, rafraichies très régulièrement. En cliquant sur ses favorites, le joueur va orienter le générateur vers ses goûts, et celui-ci va tenter d’y répondre en les appliquant à ses futures productions, qu’il s’agisse de formes ou de couleurs.

Si vous affectionnez par exemple les rosaces, cliquez successivement sur quelques rosaces pour que l’écran en soit rapidement couvert. Mais attention, en tant que jeu profondément sensualiste, Mouseum en applique à la lettre la doctrine : Toute persistance dans l’immobilisme relève de l’erreur.

Ainsi, aussi bornés que seront vos choix, vos goûts, Mouseum cherchera toujours à vous en faire sortir, à vous surprendre, à vous montrer du neuf. Malgré tous vos efforts pour le restreindre, le musée demeurera vivant, et innovant, et toujours ça et là de petites taches viendront souiller votre obscurantisme.

Mouseum a ainsi d’autant plus sa place dans une galerie fréquentée, le musée interactif prend d’autant plus d’ampleur si ses œuvres reflètent une volonté collective, et je serais bien curieux, dans le cas où il serait sélectionné, de voir le rendu final après une journée entière à Babycastle.

Mais j’oublie toujours le principal : Mouseum est beau.