One Last Dance For The Capitalist Pigs

One Last Dance For The Capitalist Pigs (Windows, Mac [unity])
Julien Lallevé

 

 

Enfant, Julien Lallevé a probablement fait face à un terrible traumatisme, sous la forme d’une reprogrammation. Il semblerait en effet que son émission favorite ait été remplacée par un odieux jeu télévisé capitaliste, vouant un culte au dieu argent, exploitant la misère, humiliant ses représentants, et abrutissant quiconque aurait la mauvaise idée de regarder. Ça a du lui faire un choc, oui, mais le bon côté des choses c’est qu’il en a fait un jeu.

 

One Last Dance For The Capitalist Pigs (La dernière farandole des porcs capitalistes en français, car oui, le jeu est aussi disponible en langue française) nous narre les aventures de Héron, téléspectateur lambda jusqu’à ce que soit diffusée une fois de trop cette infecte Roue de la Roulette. Avec l’aide de son poste de tv et d’une mystérieuse lapine, il va alors tout mettre en œuvre pour punir le pourceau responsable de cette émission.

 

One Last Dance For The Capitalist Pigs, un essai socialo-marxiste ? Une critique de la société de consommation et du spectacle ? Ç’aurait bien pu être le cas…si le jeu ne naviguait pas entre flagrante naïveté et malaise absurde, nous donnant l’impression de jouer à un remake de Little Big Adventures par Thecatamites à la première personne. Il est difficile de saisir le vrai propos, le vrai ton de One Last Dance For The Capitalist Pigs, et c’est sans doute pour cette raison qu’il est si facile de s’y plonger. Le jeu ressemble à une farce, à la parodie de ce qu’il aurait pu être, dégoulinant de manichéisme tout en pointant lui-même du doigt ses propres contradictions (« c’est la faute au jeu vidéo »), et pourtant, le sentiment d’aventure est authentique, et les enigmes comme les moments d’adresse sauront sincèrement nous impliquer.

 

Quelle est dans One Last Dance For The Capitalist Pigs la part d’intelligence ? Quelle est la part de maladresse ? Où est l’enfant innocent et où est l’adulte cynique ? Le plus agréable est encore de laisser ces questions en suspens et de respecter la volonté du jeu de n’entrer dans aucune case.

 

Via IndieStatik

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2 Comments

  1. potexto

    Ce jeu m’a rappellé « The Sea will claim everything » dans lequel le jeu est aussi tres naif et enfantin, mais porte quand meme un regard critique sur le capitalisme.

  2. Je n’y ai pas encore joué, mais j’en ai très envie depuis que j’ai lu cet entretien http://merlanfrit.net/Jour-2-le-trip-intello

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