Trigger Knight

Trigger Knight (browser)
Mintsphere

Le RPG, c’est combattre des monstres, trouver des trésors, améliorer son équipement, monter des niveaux…mais c’est aussi gérer son argent et son inventaire.

« Cette armure laissant mes seins et mon nombril à découvert pour demeurer sexy me serait bien utile, mais ne vaudrait-il pas mieux attendre encore un peu pour m’offrir cette épée légendaire de glace pilée +18 ? »

« J’aimerais bien me lancer dans la taxidermie, mais pour trimbaler toutes ces peaux de bêtes, il va falloir me débarrasser de ce gros rocher en forme de bouilloire que je trouvais si joli… »

Trigger Knight propose au joueur de se concentrer sur ces deux seuls aspects. N’ayez aucune inquiétude : il ne s’agit ni de tableaux comptables ni d’optimisation de l’espace comme dans Help the Hero, mais d’un one-button game bien plus subtil qu’il en a l’air au premier abord.

Comme pour Glorg, un autre one-button RPG, toutes les actions sont réalisées par un simple clic gauche de la souris, et comme pour Glorg, il y a un temps pour chaque action. A vrai dire, le gameplay de Trigger Knight est extrêmement similaire à celui de Glorg, mais il dégage cependant un impression très différente. Alors que Glorg prenait l’apparence d’un dungeon crawler, Trigger Knight choisit celle d’un side scroller horizontal (parfois je regrette qu’il n’existe de synonymes convenables à tous ces mots barbares). Mais Trigger inclut aussi une dimension d’urgence qui suffit à transformer radicalement l’expérience : il faut cliquer vite, au bon moment, et penser à fréquemment restaurer ses jauges de points et durée de vie.

Comme je le disais, Trigger Knight peut donner le sentiment lors des premières parties d’un jeu, certes très joli, mais plutôt pauvre. On a cette désagréable impression que le hasard occupe une place trop importante, que seul un agencement chanceux des monstres et boutiques peut nous permettre d’avancer. Mais les parties qui suivent démontrent le contraire : chacune d’entre elles nous permet de voyager un peu plus loin, et, au moment où l’on fera face à un dragon pour la première fois, force sera de constater que Trigger Knight n’a vraiment pas grand chose d’aléatoire et que les défaites qu’on attribuait plus tôt à la poisse n’étaient dues qu’à notre catastrophique gestion de la trésorerie.

Quelques astuces que l’expérience a pu m’apprendre : Privilégier l’achat d’armures aux antidotes pour récupérer des points de vie, toujours avoir 500G de fond de roulement pour se payer un « gold voucher » quand il passe à portée, attendre le dernier moment pour régénérer son « lifespan », ne jamais quitter des yeux la barre des événements à venir.

Évidemment, il y a un revers de la médaille à cette ingénieux emploi du bouton unique : dans Trigger Knight, on passera le plus gros de son temps à ne rien faire. Les combats se déroulent sous nos yeux sans que ne nous puissions vraiment intervenir, un peu comme dans La Brute, mais contrairement à ce dernier, ce temps d’inaction n’est jamais vraiment perdu, car lorsqu’on ne fait rien, on pense, on élabore des probabilités, on prend des paris, bref, on fait bouillonner notre cervelle plus que dans la plupart des autres RPG.