Le problème avec Nitrome, c’est que leurs gameplays sont tellement soignés, pensés, bien amenés qu’on en viendrait à penser qu’ils ont toujours existé et à oublier leur originalité.
Par exemple, il m’a fallu rejouer à Canopy, une pause midi de désœuvrement, pour me rendre compte à quel point ce jeu était innovant sans en avoir l’air : un personnage se déplaçant non pas avec ses pieds, mais avec ses mains, avouez que c’est pas banal.
Parallèlement, quoi de plus logique que de contrôler ce personnage à la souris, qui symbolise généralement la main dans le jeu vidéo (point & click, gâchette des FPS…) plutôt qu’aux flèches directionnelles du clavier, symbolisant bien plus souvent les jambes (platformers, FPS…)
Là, je simplifie un peu. Il serait plus juste de dire que les flèches directionnelles représentent le mouvement tandis que la souris représente l’action.
Dans les grands genres de jeu vidéo, la souris est rarement vecteur de déplacement. Cela n’arrive guère que dans les jeux de stratégie, mais il s’agit plus de donner des ordres de déplacement. Action donc.
Dans Canopy, la souris est à la fois action et déplacement : l’action de saisir les branches et le déplacement permis par ce changement de point d’attache. Et ça, c’est rare.
On pourrait bien citer Tri Achnid dans un genre similaire, mais Canopy a quelque chose en plus : son personnage est constamment en mouvement, il a toujours une patte en l’air prête à aggriper une nouvelle prise ce qui apporte au jeu une grisante dynamique.
Il est donc possible de progresser prudemment, cueillant les fruits, évitant les insectes, mais aussi de tenter des speedruns en cliquant frénétiquement ce qui à mon goût est encore plus amusant.
Comme il est plus que fréquent dans les jeux Nitrome, Canopy est décomposé en une vingtaine de niveaux à la difficulté agréablement croissante. Agréablement croissante cela signifie qu’on ne sent pas cette difficulté augmenter car nous progressons à la même vitesse. Par contre, on demeure surpris à chaque niveau par les nouvelles inventions qui viennent pimenter le gameplay : des prises à différents niveaux d’élasticité et d’adhérence, des poids, des ballons, des engrenages…
Mais je parle, je parle et j’en oublie l’essentiel : si l’innovation de Canopy ne se fait pas remarquer, c’est avant tout parce que le jeu est terriblement fun. Et pour peu qu’on ait une vraie souris (parce qu’au pad c’est plus galère), Canopy, c’est juste vingt minutes de jouissif accrobranche.
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