Chameleon Sight (Browser [Unity])
Audrey et Maxence (Meedoc)
Ce n’est vraiment pas très sérieux : je vous propose de m’envoyer vos reviews pour m’aider à couvrir la Ludum Dare, et voilà que je me met à parler d’un jeu qui n’a rien à voir avec la Ludum Dare.
Disons qu’il s’agit d’une petite pause de sécurité, visant à préserver notre santé mentale à tous. Quoique…vu le jeu en question, rien n’est moins sûr.
Vous avez déjà rêvé d’être dans la peau d’un caméléon ? Sûrement pas. Mais Audrey et Maxence, si. Et ils nous ont matérialisé ça en un petit jeu, créé à l’occasion du concours Hits Playtime du Monde. Ce qui est étonnant, c’est que, n’en déplaise à Gaston Lagaffe, ce n’est pas la caractéristique la plus commune du caméléon qui est illustrée ici, c’est à dire sa capacité de camouflage. Les auteurs ont préféré s’intéresser à de toutes autres spécificités : les gros yeux globuleux indépendants l’un de l’autre et la langue à rallonge.
En résulte un gameplay complétement expérimental, une de ces bêtes folles et sauvages qu’on est fier de dompter (le gameplay, pas le caméléon, hein).
L’écran est splitté en deux verticalement, représentant les deux yeux de l’animal. Là, on se demande comment cette espèce a ainsi réussi à subsister jusqu’à aujourd’hui, surpris que la plupart de ses membres ne se soient pas suicidés dus à de trop violents maux de tête. Mystère du darwinisme.
Après, on comprend que ce qu’on prenait pour un handicap comporte en fait des avantages : l’œil gauche pivote avec le clic gauche de la souris, le droit avec le droit, nous permettant d’avoir aussi bien un œil (au sens propre) sur cette mouche qui nous nargue, et l’autre sur ce serpent menaçant.
Notre caméléon a aussi quatre pattes qui lui permettent de se déplacer sur les branches avec les flèches directionnelles. Ces pattes ont tout de même l’avantage de bien accrocher, et il sera par conséquent impossible de tomber des branches. Ouf.
Reste un dernier détail à aborder, un détail long et gluant : la langue.
En bon caméléon, vous vous devez d’attraper les mouches, et c’est là qu’apparait à la fois toute la difficulté et l’intérêt du jeu. Les mouches, d’abord il faut les trouver, à l’oreille (leur bourdonnement ne passe pas inaperçu), puis à l’œil. Ensuite, plus délicat, il faut les attraper. Pour cela, une petite mise au point est nécessaire : on sait qu’un seul œil, pour évaluer les distances, c’est pas le top. Ce n’est donc que lorsque la mouche est bien au centre des deux champs de vision qu’on pourra espérer la gober.
Pour ajouter un peu de piment, on peut aussi dégommer des buissons et assommer des serpents qui jouent à 1,2,3 soleil à coup de fruit.
Mais c’est quoi le but au fond ?
En fait, il n’y en a pas, du moins pas vraiment : l’idée est de finir les 10 niveaux le plus rapidement possible en attrapant toutes les mouches, mais on peut aussi bien les finir sans les mouches, ou sans se presser.
Chameleon Sight, c’est juste une simulation de caméléon, et il faut croire qu’un caméléon, ça n’a pas trop de but dans la vie. Ça voit une mouche, ça la gobe, ça voit un serpent, ça le marrave (je ne suis pas certain de l’exactitude de ce propos dans le vrai monde animal), y’a plus de mouche, ça change de coin.
Attention, le jeu présente encore quelques menus bugs. La touche Ctrl notamment, censée remettre les yeux en face des trous, ne marche qu’une fois sur deux, et le zoom n’est pas vraiment au point (même si il est assez inutile). Mais tout ça sera réglé d’ici peu.
Je n’ai pas encore parlé des graphismes, c’est que je me fais un plaisir de les garder pour la fin. Frais, colorés, comme dessinés par un enfant surdoué avec des crayons de couleur…Alors comme ça, c’était possible de faire un beau jeu sous Unity ? On en avait certes déjà eu des preuves, mais Chameleon Sight le confirme : le côté lisse et anguleux de Unity n’est pas une fatalité.
J’oserais affirmer que l’on peut déceler dans Chameleon Sight une touche française. Je ne suis pas partisan de l’appellation French Touch, encore moins en terme de jeu vidéo, pourtant, je dois bien reconnaître qu’il y a quelque chose.
Peut-être le côté très coloré, ou le côté très « dessin », à moins que ce ne soit un aspect papier qui ressurgit…oui, je crois que c’est ça, beaucoup de productions françaises semblent prendre place sur une feuille de papier : Antimatière, Paperplane, Seasons after fall…j’en oublie.
Je ne sais pas à quoi c’est du. Un certain amour pour le livre ? Une tradition bande dessinée ?
En tout cas, ce qui me réjouit, c’est que les productions françaises sont assez nombreuses pour qu’on puisse se permettre d’en tirer des généralités, fussent-elles erronées.
Laisser un commentaire