So many rooms

So Many Rooms (Browser)
Collectif Room Jam

Quand j’étais au collège, mes parents mes parents me donnaient quelques euros chaque midi pour que je me paye un sandwiche. Évidemment, je me contentais la plupart du temps d’un bout de pain, et économisais pour m’acheter quelques BD ou jeux vidéos. Ainsi, à la FNAC une fois par semaine (oui, fut un temps où je fréquentais la FNAC) je passais mon heure de midi à choisir un jeu, et optais presque systématiquement pour les packs aux titres alléchants : « 100 jeux en un », « 5 CD-ROM de Jeux », « Les 200 meilleurs jeux pc ». Pas con le mec, 200 jeux pour le prix d’un.

Évidemment, aucun de ces jeux n’égalait les gros titres vendus individuellement, mais j’étais satisfait, la quantité contrebalançant la qualité.

Avec le recul, je me dis que ces packs étaient les ancêtres des jeux flash…

So Many Rooms propose de revivre cette expérience : 32 jeux en un, tous d’auteurs différents, et le mieux : pour pas un sou.

Une quarantaine d’auteurs, dont Terry Cavanagh et Fernando Ramallo, se sont rassemblés (virtuellement) entre le 29 et 30 Janvier avec pour objectif de créer chacun une « salle » du jeu So Many Rooms en 48heures selon un cahier des charges très exigeant :

-Les jeux doivent être en Flash et de résolution 640×380

-Il doit y avoir une porte d’entrée et une porte de sortie (hé oui, ce sont des salles)

-Les contrôles doivent se limiter aux flèches directionnelles, X et Z.

-Enfin, par soucis de cohérence, le personnage central doit toujours se ressembler. C’est donc le Golden Boy de Winnipeg, symbole du Manitoba (et je tombe des nues…Le Manitoba n’est donc pas seulement le nom d’un bateau dans Joe, Zette et Jocko?) qui a été choisi pour l’incarner.

A ces règles s’ajoutent quelques autres plus techniques dont je vous dispenserais.

Mais on le sait, les contraintes ont pour but de libérer l’imagination, et So Many Rooms offre ainsi un magnifique bouquet de gameplays.

On y trouve alors de la plateforme (Mercury’s Hell, Roomtroïd…), du shoot’em up (Weather Breaker, Super Rooftop Chopper Fighter…), des puzzles (Ditto Lake, Golden Boy Vs Lasers) mais aussi des choses plus surprenantes, comme la fiction interactive Crawl of Shame ou le labyrinthe en vue subjective How the World ends.

Parmi ces jeux, je décernerais une mention spéciale à Are you satisfied? Brownian motion et You are not dreaming, messenger qui individuellement auraient suffit à attirer mon attention.

Vous pouvez choisir de naviguer dans ces salles aléatoirement, ou bien choisir votre porte d’entrée via l’onglet Rooms. Ce que j’apprécie particulièrement est la commande Entrée, qui permet de sauter d’une salle à une autre. On zappe d’un jeu à un autre, comme sur les chaînes d’une télévision, ou les morceaux d’un baladeur mp3 en mode shuffle. Retrouver ce geste familier dans le cadre du jeu vidéo est assez agréable, et on se prend à rêver à un système plus vaste, ou des jeux du nets se lanceraient aléatoirement dans notre fenêtre de navigateur, et où l’on pourrait nexter les moins addictifs.