Grow Canon (Browser)
Eyezmaze
C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes, dit-on.
Mais franchement, qui voudrait de la soupe quand Eyezmaze nous concocte un de ses Grow comme lui-seul sait les préparer ? Un délice de saveurs mélangeant le sucré du kawaï, le salé de la difficulté, et l’acidité de l’échec. L’amertume ne viendra qu’après, en réalisant qu’il faudra de nouveau attendre plusieurs mois pour un nouvel opus.
Son secret, ce ne sont pas les vieilles marmites, car au contraire, Eyezmaze s’attache à les changer régulièrement, apportant à une même recette autant de variations. Ici, le contenant n’est pas une sphere, un cube, une île, mais un canon. Il ne s’agit plus de placer les éléments, mais de déterminer les cibles des tirs dans un ordre précis.
Non, ce qui donne aux Grow ce goût si particulier, ce sont seulement les ingrédients. Toujours les même, dosés et mélangés différemment.
Eyezmaze fait ainsi dans Grow Canon revenir le soleil-tournesol du Grow original, fait cuire au bain-marie le dragon de Grow RPG, incorpore le garçon des cavernes de Grow nano 2, garnit le tout du dormeur du Grow nano 3, etc…
Si un groupe comme Stupeflip a inventé l’auto-sample musical, Eyezmaze est sans doute un des pionniers de l’auto-sample vidéoludique.
Alors quoi de neuf dans ce Grow Canon ? Eh bien…tout, aussi étonnant que ça puisse paraître. Eyezmaze intègre pour la première fois un système de scrolling horizontal, donnant à l’espace une importance accrue. On pouvait déjà le pressentir dans Grow Tower, qui mettait en place un scrolling vertical cette fois, mais celui-ci était alors purement esthétique. Ici, il prend tout son sens, puisqu’on ne joue plus avec des objets, mais des distances.
Je ne peux pas m’empêcher d’y voir une forte iphonisation, scrolling tactile tout ça, peut-être que d’ici peu Grow viendra égayer vos téléphones…
Le sentiment de satisfaction semble aussi mieux dosé. Ici, on n’oscille plus entre le lamentable échec et le bouquet final ahurissant. Chaque fin apporte son lot de bonne humeur, et les diverses tentatives pour réveiller notre petit flemmard vous feront sourire quoiqu’il arrive, qu’elles frôlent le ridicule, ou côtoient le sublime.
On observe enfin une certaine violence dans le thème. Dans les Grow précédents, il s’agissait de créer un univers, soigner un malade, industrialiser une île, trouver un trésor…et voilà que l’on se retrouve à balancer des missiles sol-sol sur un pauvre bougre endormi. Qu’est-ce qu’il a bien pu nous faire hein? Pourquoi voudrait-on le réveiller, il a l’air bien, là, sous sa couette !
Rassurez-vous, vous avez pour cela de très honorables raisons, et vous les découvrirez si vous parvenez à résoudre ce casse-tête.
Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une excellent appétit, ou comme on dit au Japon : Itadakimasu.
heudé
Un peu plus facile que les autres. Du coup, j’ai bien aimé parce que, Grow 1 exclu, c’est le seul que j’ai jamais réussi.
Il est différent des autres. Ici, l’enchaînement des actions est plus visible.