Battle Combat Fighter (Windows)
Nifflas
Battle Combat Fighter, ce n’est pas un jeu, mais trois, à moins que c’en soit quatre, ou une dizaine…ou bien encore un seul.
Dans cette archive à télécharger, vous trouverez en effet trois dossiers : Battle Combat Fighter, Super Battle Combat Fighter et Battle Combat Fighter Ultra, trois titres pour une seule et même idée géniale : appliquer le concept du tour par tour à un arena-shooter.
Si Battle Combat Fighter se décline en trois titres, c’est qu’il s’agit de trois versions différentes, réalisées à différents moment. Quand la plupart des développeurs se contentent de nous livrer la version finale de leur jeu, Nifflas nous en présente toutes les évolutions, et se garde bien de qualifier la dernière de « finale ». Un prototype réalisé en quelques heures a-t-il en effet forcément moins d’intérêt qu’un jeu léché et fignolé durant plusieurs semaines/mois/années ?
En nous offrant ces trois versions, Nifflas nous permet de traverser tout le processus de création, mais aussi d’observer différentes méthodes, car si certaines versions/niveaux ont été réalisés en solo, d’autres sont le fruit de collaborations.
Battle Combat Fighter, premier du nom, est ainsi un petit jeu réalisé en solo et ne comportant qu’un seul niveau. On y découvre les mécanismes d’un gameplay original : l’arena-shooter au tour par tour. Seulement, rien ne nous est vraiment expliqué, et on aura au départ bien du mal à en saisir les subtilités. Les graphismes du jeu sont minimalistes : étoiles, ronds et carrés de quelques pixels sur un fond noir et la bande son est particulièrement déroutante : Musique chiptune enjouée semblant issue d’un jeu de plate-formes des Looney Toons, elle nous remplit d’entrain tout en jurant avec ce gameplay asynchrone qui requiert au contraire calme et précision.
Sur Super Battle Combat Fighter, Nifflas n’est plus seul, et le jeu a d’ores et déjà énormément évolué. On y trouve la présence bienvenue d’un tutoriel, mais surtout, et c’est ce qui fait toute la différence, d’aides de jeux : ces points sur l’écran nous indiquant où notre tir ou notre turbo nous fera atterrir. Le jeu devient d’emblée beaucoup plus fun, beaucoup plus accessible, sans pour autant abaisser d’un poil son niveau de difficulté. L’esthétique elle aussi a bien changé. Les graphismes semblent cette fois être le fruits de collages et prennent une dimension beaucoup plus poétique, arty. La bande son de son côté devient plus calme, plus angoissante, et par conséquent plus adaptée et aux graphismes et au gameplay.
Battle Combat Fighter Ultra, enfin, est la version la plus récente. Premier constat : la présence d’une élégante interface in game pour le choix des niveaux. Le tutoriel est devenu zone d’entraînement, plus pertinent et moins brouillon, et les graphismes se sont largement épurés. On comprend alors qu’il s’agit de nouveaux niveaux créés par Nifflas, de nouveau seul, et on reconnaît bien là son style qui a fait le succès de NightSky, par exemple. La musique est revenue quant à elle vers quelque chose de plus excité, mais en glissant vers l’électro puisque sans pixels apparents, la chiptune a peu de raison d’être. Mais oh ! Surprise ! Voilà que nous retrouvons inchangé dans la liste des niveaux le Diversity de la précédente version, ainsi que deux autres niveaux, très différents, auxquels Nifflas ne semble pas même avoir participé. On nous plonge cette fois dans une atmosphère aquatique, plus zen, plus organique et pourtant tout aussi appropriée.
Parmi toutes ses version et sous-versions, il est bien difficile de choisir sa favorite, chacune comportant un grand nombre d’atouts pour si peu de faiblesses, et c’est sans doute ce qu’a du ressentir Nifflas lui aussi. Battle Combat Fighter nous permet de retracer sa propre histoire en jouant. C’est ambitieux, c’est réussi, et à mon goût, il n’y a guère que Thirty Filghts of Loving qui était parvenu à un tel exploit par le biais de son making of. Mais il ne faut pas non plus que ces considérations méta-ludiques viennent occulter la principale qualité de Battle Combat Fighter, à savoir qu’il est juste excellent.
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