Flower, ewe, werewolf

Flower, ewe, werewolf (Browser)
Nathan McCoy

 

J’ai toujours été friand d’énigme. J’adore en entendre, j’adore me casser la tête à les résoudre, mais j’ai toujours été vraiment nul pour m’en souvenir. Ça a ses avantages : on peut me poser la même énigme à quelques mois d’intervalles et j’éprouverais le même plaisir à en chercher la solution. Mais aussi ses inconvénients : je suis pas fichu de poser moi-même des énigmes, et de voir les autres ramer sur un océan d’incompréhension.

 

Il n’y en a une pourtant qui me colle à la peau, c’est celle du loup, de la chèvre et du chou. Pas de chance, tout le monde la connait, mais je ne la chéris pas moins. Peut-être parce qu’elle a été ma première, peut-être aussi parce qu’elle est tout simplement parfaite. Et là je regrette de m’en souvenir pour ne pas pouvoir la résoudre encore.

 

Heureusement, il y a Nathan McCoy.

Comme d’habitude depuis plusieurs mois, Nathan Mc Coy réalise un jeu à partir d’un titre choisi par ses donateurs. Cette semaine ci, ce fut : Flower, ewe, werewolf (fleur, brebis, loup-garou) donné par Nathan Wilson. Avec un titre pareil, que pouvait-il faire d’autre qu’un jeu d’énigme?

 

 

Flower, ewe, werewolf suit le principe du loup, la chèvre et le chou : Les brebis mangent les fleurs, les loup-garous mangent les brebis. A la différence qu’il ne s’agit pas de leur faire traverser une rivière, mais de les placer dans un champ, et qu’il ne s’agit pas de tous les garder en vie, mais de les contenter selon un schéma différent pour chaque niveau (3 fleurs, 2/3 brebis contentes, ½ loup-garou content…)

 

Il est amusant de comprendre soi-même les mécaniques du jeu, alors pour ceux qui voudraient s’y essayer, c’est maintenant. Pour les autres, je vais développer.

 

Les fleurs non pas a être satisfaites ou frustrées, ce sont des putains de végétaux chlorophylés, on se fout bien de ce qu’elles pensent.

 

Les brebis sont satisfaites à partir du moment où il y a dans les cases avoisinantes (diagonales comprises) plus de fleurs que de loup-garous

 

Les loups-garous sont satisfaits à partir du moment où il y a dans les cases avoisinantes (diagonales comprises) plus de brebis que de loup-garous (eux exceptés)

 

Autour de ce schéma ne se construit pas une, mais plus de vingt énigmes augmentant en difficulté avec la taille de la grille.

 

 

Les graphismes sont minimalistes. Les sons inexistants. Flower, ewe, werewolf ressemble finalement plus à une de ces énigmes logiques que l’on peut trouver sur de (très bons) magazines de jeux ou dans les recueils de jeux de Georges Perec « Jeux Intéressants » et « Nouveaux jeux intéressants » (titre qui fut en lice pour le nom du blog Oujevipo, mais finalement rejeté car trop simple).

 

Seulement ici, plus besoin de papier ni de crayon, seulement de votre tête et d’un peu de patience. La difficulté croissante permet de mettre au point des méthodes, des modèles, qui si ils ne sont pas infaillibles, seront d’une grande utilité quand la grille s’élargira.

 

On dirait que Nathan McCoy n’a pas créé un jeu vidéo, mais simplement un tout nouvel archétype de jeu logique qui gagnerait a être entériné et enrichi par d’autres. J’accepterais de prendre les journaux gratuits dans le métro le jour où Flower, ewe, werewolf y figurera en dernière page.

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2 Comments

  1. Ce jeu était dans la « piqûre de rappel », et là ça m’a littéralement sauté à la gueule : vous aviez vu que le titre est un palindrome ?

  2. admin

    WOAH!
    Je n’avais pas remarqué non! ça donne envie d’y rejouer du coup! :p

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