Deep Life (Browser [Unity])
01010111
Les motivations qui poussent les développeurs à participer à une Ludum Dare sont multiples. Parfois il s’agit d’un simple challenge, parfois il s’agit de faire une pause au milieu d’un long projet, parfois, il s’agit de tester de nouveaux gameplay dans l’espoir de peut-être les ré-exploiter par la suite…01010111, lui, avait simplement envie d’élaborer une jolie boîte de dialogue et de la mettre en application. On se s’étonnera alors pas que Deep Life soit si riche en discussion et si pauvre en action.
Le scénario de Deep Life aurait pourtant pu être celui d’un shoot’em up explosif : seul aux manettes d’un sous-marin de combat, notre héros a pour mission de détruire une intelligence artificielle ayant mal tourné. Mais thème de la Ludum Dare oblige (You only got one), celui-ci ne dispose que d’une roquette…on se doute alors que ça ne va finalement pas tirer sur tout ce qui bouge.
En dépit de ses apparences de side-scroller, Deep Life est donc un jeu profondément narratif. Il s’ouvre sur une longue discussion radio avec notre correspondante à la surface, tandis que notre sous-marin est en navigation automatique. Et quand enfin la discussion cesse, quand nous sommes en mesure de prendre les commandes de l’engin, et que notre interlocutrice nous gratifie d’un dernier « sois prudent »…nous nous écrasons lamentablement contre une paroi ! Drame de l’humain tellement assisté qu’il finit pas ne plus savoir piloter son engin. Bon, on recommence sérieusement, et cette fois nous arrivons au bout de l’histoire que 01010111 nous a mijoté.
L’action est rare dans Deep Life, oui, mais la pression est bien là. Elle est rendu par cette ambiance abyssale, ces teintes sombres et ce silence qui nous font sentir si loin du monde, mais aussi, une fois aux commandes, par l’ultra-sensibilité de notre sous-marin qui nous donne, à raison, le sentiment de piloter une bombe flottante. Et puis il y a ce choix final, ce dilemme crucial et moral qui nous fera patienter quelques secondes devant l’écran. Point culminant du jeu, falaise narrative rompant brusquement avec la passivité que le jeu nous a jusqu’alors imposé.
Et c’est fini.
cendrieR
Haha oui, le passage au manuel est assez terrible, me suis précipité le plus vite possible contre le plafond.
Pour l’ambiance, l’absence de visage pour l’interlocutrice aurait peut-être renforcer la sensation d’isolement. Le rendu est très bon, mais j’avoue être un peu passé à côté de cette « pression ».
Pietro Ferrantelli
Cette entrée est très intéressante,
J’espère que tu nous partagera tes autres trouvailles de ce 28e LD !
J’ai également participé à cette édition du Ludum Dare, en créant par la même occasion mon tout premier jeu. Dans ce jeu, inspiré du célèbre film « Citizen Kane », vous incarnez un vieil homme riche et vaniteux qui sent que sa vie prend fin et qui doit tenter de rattraper tout ce qu’il a pu manqué dans sa vie en 1 minute, tant au bout du quel l’attend une mort inéluctable. (Voici le lien pour ceux que ça intéresse [url]http://www.ludumdare.com/compo/ludum-dare-28/?action=preview&uid=30677[/url])
admin
On arrête pas de parler du « Citizen Kane du jeu vidéo », ben voilà! On l’a! ^^
J’aime beaucoup ce petit jeu, soit dit en passant très impressionnant pour une première création. Je n’ai pas encore tout exploré, mais je crois que je vais y revenir. Un détail me gêne cependant : je pense que le jeu serait meilleur si le timer s’arrêtait pendant l’affichage des textes et des choix, parce qu’il nous oblige à lire et choisir vite, et donc moins apprécier l’ambiance que le jeu cherche à véhiculer. L’idée du timer est intéressante, mais elle ne devrait être utilisée que pour les déplacements à mon humble avis