Imposter

Imposter (Browser)
Seanna Musgrave

Je voulais parler de l’Asylum Jam, cette game jam visant à prouver que le jeu d’horreur pouvait user d’autres ficelles que les maladies mentales, car après tout, les nombreuses personnes qui en sont victimes ont déjà assez de problème comme ça pour ne pas en plus être représentées comme effrayantes dans les jeux vidéo. Pour ce faire, il me fallait avoir un jeu de l’Asylum Jam à présenter, mais cette seule chose en soi me posait problème, en effet : je suis une vraie flippette ! Les livres ou films d’horreurs me font peu d’effet, mais les jeux d’horreur, peu importe leur sujet ou leur gameplay, me terrorisent à coup sûr et me contraignent à quitter au plus vite.

Alors j’ai écumé les jeux de cette compétition, faisant défiler les screenshots à la recherche du jeu qui, par ses graphismes, ne pouvait décidément pas m’effrayer, et je l’ai trouvé : Imposter.

Regardez-moi cette résolution, regardez-moi ces personnages de 8 pixels ! Comment est-ce que ceci pourrait faire peur à qui que ce soit ? Je sais bien qu’une basse résolution n’est pas forcement incompatible avec la terreur (j’ai tenu 2 minutes à Lone Survivor), mais là tout de même, on touche aux limites du figuratif…

Eh bien non, malgré tout, j’ai eu peur quand même. Ce jeu aux graphismes ridiculement sommaire traitant d’indépendance, de difficulté à payer son loyer et d’entretiens d’embauche ratés est parvenu à me flanquer les miquettes. C’est dire de mon affliction…ou c’est dire de sa qualité. Dans ce conte fantastique à l’interactivité limité, j’ai couru comme un dératé, retenant mon souffle, sans même vraiment savoir si quelque chose me menaçait vraiment…et en sachant pertinemment que le jeu ne me punirait pas pour prendre mon temps.

Imposter se parcourt comme une nouvelle de Poe, ou de Kafka, mais une nouvelle inachevée, car la fin nous laissera un peu sur notre faim. Moins effrayant qu’anxiogène, il saura au moins intriguer les plus courageux que moi tout au long de sa dizaine de minutes…

…Et je vous ai parlé de l’Asylum Jam.