Picnic at Castle Island (Browser)
Breogán Hackett

 

Avez-vous déjà regardé une cathédrale médiévale ? Bien regardé ? Ses tours qui chatouillent le ciel, ses bas-reliefs effarant de détails, ses chefs-d’œuvre de ferronneries, ses vitraux, ses rosaces, ses statues…Avez-vous déjà tenté d’imaginer les tonnes de pierre qu’il a fallu déplacer, tailler, monter, les dizaines de milliers d’hommes qui se sont tué à la tâche, de génération en génération, pour mener à bien la construction d’un tel bâtiment ? Il y a de quoi être émerveillé.

Eh bien croyez-le ou non, je serais toujours moins impressionné par une cathédrale médiévale que par un château de cartes d’un centième de sa taille.

 

Il y a quelque chose dans la fragilité et la fugacité des châteaux de cartes qui leur confère un aspect irréel. Une cathédrale, ce n’est jamais qu’une quantité faramineuse de talents et de travail. Un château de cartes, c’est autre chose, c’est, aux yeux du béotien, du maladroit, une sorte de tour de magie. Plus le matériau est simple, léger, plus les constructions qui l’emploient semblent s’affranchir de la physique, et plus elles seront capable de nous surprendre. Si vous ne l’avez toujours pas saisi l’analogie: la cathédrale, c’est votre Assassin’s Creed lambda, et le château de carte un jeu Bitsy.