Dr. Langeskov, The Tiger, and The Terribly Cursed Emerald

dr langeskovDr. Langeskov, The Tiger, and The Terribly Cursed Emerald (Windows, Mac)
Crows Crows Crows

 

Après s’être associé à David Wreden pour monter l’acclamé Stanley Parable, William Pugh revient sur les planches avec Dr. Langeskov, The Tiger, and The Terribly Cursed Emerald, mis en scène par ses soins et interprété notamment par le comédien Simon Amstell. Quand The Stanley Parable pouvait être vu comme un hommage à l’absurde beckettien, Dr. Langeskov, The Tiger, and The Terribly Cursed Emerald se frotte à un genre dramatique plus inédit : celui de l’aventure, car c’est d’un périlleux cambriolage dont il s’agit.

 

Dr. Langeskov, The Tiger, and The Terribly Cursed Emerald impressionne tout d’abord par le réalisme de ses décors, dignes d’un film hollywoodien. La jungle luxuriante qui sert de jardin au manoir dans l’acte I nous en mettra en particulier plein la vue et la présence d’un tigre sur scène, si en elle fera grincer des dents les associations de protection animale, confirme la volonté de Pugh de rompre avec tout modernisme.

L’audace du metteur en scène ne s’arrête pas là : l’idée de mettre sur les planches un personnage principal muet (discrétion oblige) était plus que risquée, mais la comédienne interprétant la cambrioleuse parvient par ses seules mimiques et acrobaties à nous tenir en haleine jusqu’au salut final. On oubliera en revanche rapidement les performances des gardes et du Dr. Langeskov qui donne pourtant son nom à la pièce, éclipsés qu’ils sont par la jeune britannique à laquelle on présage déjà une belle carrière dramatique.

 

La première représentation donnée le 4 décembre ne s’est cependant pas déroulée sans accrocs : effets sonores tardifs, sonneries intempestives de téléphone, plombs qui sautent et curieuse odeur de brûlé durant le troisième acte. Ces accidents, sans doute imputables à la grève des techniciens ayant cours, ne sont pourtant pas parvenus à gâcher notre plaisir, et ne se reproduiront sans doute plus une fois la nouvelle équipe rodée.

 

À la croisée du classicisme racinien et de la mise en abyme pirandellienne, Dr. Langeskov, The Tiger, and The Terribly Cursed Emerald est une pièce que l’on n’est pas près d’oublier et la confirmation du talent de Pugh que nous sommes impatients de retrouver à la prochaine séance.

étoiles

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1 Comment

  1. J’ai passé un moment génial.

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