crisisCrisis (Browser)
Louis Godart et Remi Gourrierec

 

Il est fini le temps où les banques se contentaient de garder notre agrnet dans un coffre et de nous le restituer sur demande (a-t’il seulement existé hors des albums de Lucky Luke?). Non, l’argent qui leur est confié, les banques l’emploient, dans des placements financiers par exemple. Si ses investissements s’avéraient catastrophiques, si tous les débiteurs se trouvaient dans l’impossibilité de rembourser, ou si tous les dépositaires venaient retirer leur argent au même moment, la banque serait alors dans l’impossibilité de le restituer. C’est pour cela qu’existent des régulations sur les fonds propres. Les fonds propres, ce sont les capitaux qui appartiennent à la banque, ses soussous à elle. Afin de faire face à d’éventuelles crises, il est imposé aux banques de maintenir leurs fonds propres au-dessus d’un certain pourcentage de tous leurs capitaux. Mais comment imposer quoi que ce soit à des sociétés dont les chiffres d’affaires se comptent en dizaines de milliards ? Crirs apporte sa réponse : mal.

 

S’il y a un gameplay qu’on pourrait considérer comme abstrait et vide de sens, c’est bien celui de Tetris : empiler des « blocs », former des « lignes » pour obtenir des « points »…Réalisé lors du Newsgame Hackathon de Casus Ludi, Crisis parvient pourtant à lui en insuffler, du sens, en considérant les blocs comme des capitaux, les lignes comme des opérations financières et les points, eh bien…comme des revenus.

 

Le gameplay est similaire à celui que vous connaissez, si ce n’est que la grille intègre les fonds propres bancaires en bas de l’écran. Produire des lignes dans cette zone est un véritable gâchis : pourquoi investir avec son argent quand on peut le faire avec celui des autres ? Notre objectif sera alors de produire des lignes, mais hors de la zone de fonds propres. Accepter de nouveaux capitaux, faire des prêts, retarder leurs remboursements et finalement s’enrichir sur la pauvreté des autres. Bien sûr, il y a toujours la menace du game over, du bloc qui vient toucher le haut de l’écran…mais une banque peut-être vraiment connaître le game over ? Il doit bien y avoir moyen de négocier…